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Actualités

De la musique, disent-ils

Ce matin, j’arrive au bureau comme d’habitude. Tout est calme. On entendrait presque les mouches voler si ce n’était les discussions politico-économiques autour de l’avenir probable du Liban et les grands cris de désespoir face à une situation qui s’aggrave, surtout quand on entend le récapitulatif du débat de la veille où l’homme politique Untel a, une fois de plus, hurlé jusqu’à se décrocher la mâchoire. Soudain, une collègue m’attrape au vol. Et la première question qu’elle me pose, avant même le bonjour d’usage et de politesse, est : « Tu as écouté Tanguy ce matin ? » Je repasse en tête tous les hommes politiques dont les noms ont effleuré mes oreilles en arrivant, pourtant, aucun d’eux ne porte ce nom si original. Tanguy... Monsieur Tanguy est l’animateur-phare de Light FM. Haro sur moi ! J’avais omis d’écouter Tanguy ce matin. En fait, pour ne point mentir, j’écoute tous les jours Light FM pour sa sélection musicale remarquable. Faute de quoi, je n’écoute pas le grand séducteur du petit matin. Après tout, personne n’est parfait. Il s’est avéré que ce matin-là, j’avais envie d’écouter les nouvelles sur Radio-Liban, où évidemment l’homme de la situation s’exprimait (une interview de la veille). Puis, j’ai écouté Georges Jourdak. Pour une fois qu’il y a une émission intelligente à la radio, hors politique (car on part du principe, que les émissions radiophoniques et audiovisuelles à thème politique ont toutes un fond intelligent...en cherchant bien et avec beaucoup d’efforts). Après avoir déçu la gent dame qui, quand même, a eu l’amabilité de me faire un rapport détaillé sur l’émission de M. Faucon, je lui ai annoncé que j’avais écouté Nostalgie et France FM. Alors, d’un côté, on a l’émission Les chansons en or et, de l’autre, l’émission Réveil matin. J’ai toujours été admiratif devant les titres des émissions sur nos radios. Réveil Matin, quoi de plus beau ? En fait, l’émission n’a de réveil que son nom. Je me demande pourquoi j’arrive au bureau tout ensommeillé. Pourtant je prends un café. Comme réveil, c’est raté. Sur France FM, les fameuses Chansons en or, les antiquités sorties du grenier ont un certain goût de nostalgie. Ce sont de très belles chansons, je dois bien l’admettre mais bon, pour se réveiller, autant dire que c’est plutôt soporifique et triste. Toujours des amours déçues, toujours des chanteurs qui se plaignent de leur jeunesse perdue. C’est dur quand même d’affronter les réalités auxquelles l’âge nous confronte, mais de là à transmettre le désespoir à l’auditeur de bon matin, c’est aller un peu trop loin dans la sélection des chansons. Il y a certes sur France FM cette voix chaleureuse et suave, un rien sensuelle, qui nous annonce les nouveautés et qui nous dit un bonjour languissant. On sent la personne sortant de son lit. Mais est-ce suffisant pour aiguiser notre intérêt ? Par contre, si on se plonge dans les nouveautés du côté des radios arabes, incontestablement, Saout el-Ghad est en première ligne. D’abord, le présentateur nous indique à cinq reprises que c’est le nouveau tube de Monsieur le chanteur inconnu, à tel point qu’on n’arrive même plus à entendre la chanson car il nous l’annonce en son beau milieu par trois fois. Au cas où l’auditeur serait stupide et ne comprendrait pas. Par contre, quand c’est une chanteuse, il se contente de dire juste son nom, même si on ne la connaît pas. Alors, de deux choses l’une, soit il ne considère pas les femmes comme des chanteuses au point de mériter la mention de leur nom, auquel cas la misogynie atteindrait son paroxysme, soit ce n’est pas une vraie chanson (et vu les paroles des nouvelles chansons arabes actuelles, c’est quasiment toujours le cas). Loin de moi l’idée de critiquer cet état des choses, mais c’est une radio qui m’a quand même un peu surpris. Par contre, du côté anglais et contrairement aux français, le réveil en douceur se fait avec les chansons, nullement romantiques et douces, de Madonna et de Mariah Carey ou de rappeurs. Bon avec ça, on a notre dose de tonus, d’énergie et... d’abrutissement. Bref, nous vivons dans une cacophonie perpétuelle sauf que, dans ce cas, ces chansons valent parfois la peine d’être entendues. Franchement, je ne sais plus quoi penser de tout cet imbroglio musical et de toutes ces émissions sans queue ni tête. Si quelqu’un a une réponse, qu’il la donne. Jean-Paul MOUBARAK
Ce matin, j’arrive au bureau comme d’habitude. Tout est calme. On entendrait presque les mouches voler si ce n’était les discussions politico-économiques autour de l’avenir probable du Liban et les grands cris de désespoir face à une situation qui s’aggrave, surtout quand on entend le récapitulatif du débat de la veille où l’homme politique Untel a, une fois de plus,...