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Promotion des sites archéologiques peu connus ou oubliés du public « ArcheoAct » plante son décor 2006 à Qasr Naous

Terre chargée d’histoire, le Liban présente un panorama riche et varié d’édifices et monuments archéologiques les uns célèbres, les autres peu connus, oubliés du public ou considérés comme présentant un intérêt secondaire alors qu’ils constituent un élément de l’héritage collectif. « Sensibiliser les Libanais aux questions du patrimoine et multiplier les initiatives autour des vestiges méconnus – souvent d’une grande beauté, mais trop souvent situés dans des régions reculées ou loin des axes routiers – est notre objectif », indique Émile Issa el-Khoury, membre fondateur d’« ArcheoAct », association regroupant Lamia Daccache (présidente), Michèle Braïdi (vice-présidente), Charbel Moarbès (secrétaire général), Nabil Najjar (trésorier), Essia Abdelkrim, Jean-Paul Akl, Randa Farah, Petra Haddad, Daniel Nehmé et Lamia el-Saad. Campagnes médiatiques, conférences et visites des lieux seront organisées dans le but d’accélérer la prise de conscience collective de la richesse nationale et de faire bouger la société civile afin qu’elle puisse jouer un rôle dans la préservation du patrimoine dont la protection reste souvent incomplète en raison de l’ampleur des moyens qu’elle nécessite. Il incombe donc aux Libanais de participer, aux côtés de la Direction générale des antiquités, à la sauvegarde de leur héritage et au financement de sa mise en valeur. « Nous allons œuvrer sur deux feuilles de route : réunir des fonds afin d’entreprendre des travaux de restauration et de mise en valeur d’un monument qui sera choisi chaque année ou tous les deux ans. La seconde partie du travail consistera à faire connaître le site au public libanais à travers la visite des lieux, les conférences qui seront données par des historiens et archéologues et les soirées qui seront organisées en partenariat avec « Monuments en musique », souligne Émile Issa el-Khoury. Il estime toutefois que l’aménagement des sites et leur promotion ne peuvent être assurés sans des crédits et sans le concours de solides alliés que l’association devrait trouver au fil des ans auprès des établissements bancaires et des boîtes d’entreprises . « La mise en valeur des sites s’accompagnera d’activités économiques au sein des villages qui pourraient profiter d’un touristique interne pour promouvoir les produits du terroir », ajoute par ailleurs Lamia Daccache, annonçant que pour l’année 2006 « ArcheoAct » a choisi de planter son décor à Qasr Naous. Ce sanctuaire romain sur lequel s’est penché l’archéologue Levon Nordiguian dans son ouvrage intitulé Les temples romains du Liban, paru aux éditions de l’Université Saint-Joseph, est situé dans le village de Rechdebbine, surplombant la plaine de Koura. Le site possède deux temples d’ordre corinthien qui se dressent au milieu de leur cour. Il ne reste plus en place que les deux premières assises du podium, dont la première, signale l’auteur, est soigneusement profilée. « Les escaliers du temple sont bordés par des parapets inclinés légèrement en retrait par rapport au podium alors que dans plusieurs autres temples (Hosn Niha, Bacchus de Baalbek et Yanouh), le podium se prolonge au-delà du pronaos pour encadrer les escaliers. » De nombreux blocs architectoniques ont été regroupés pour entreprendre une restauration. Sur plusieurs blocs d’architrave, l’archéologue a remarqué de petites mortaises rectangulaires qui ont servi à fixer les lettres d’une inscription. Ces deux sanctuaires sont, par ailleurs, cernés d’un mur de temenos relativement bien conservé du côté ouest, mais « il ne reste du mur du temenos du sanctuaire oriental que les deux montants de la porte monumentale avec le décor de rinceau inachevé ». Se basant sur une étude faite par E.Will, Nordiguian indique que la tradition des chambranles décorés serait originaire de la Syrie-Phénicie d’où elle se serait transmise à l’Occident. « Nous en avons des exemples particulièrement soignés dans les portails du temple de Bacchus à Baalbek et de celui de Bêl à Palmyre. Ces piédroits des portes ont une extension latérale taillée en gradin pour permettre une meilleure intégration du portail au mur du temenos. » M.M.
Terre chargée d’histoire, le Liban présente un panorama riche et varié d’édifices et monuments archéologiques les uns célèbres, les autres peu connus, oubliés du public ou considérés comme présentant un intérêt secondaire alors qu’ils constituent un élément de
l’héritage collectif. « Sensibiliser les Libanais aux questions du patrimoine et multiplier les initiatives...