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Dures, dures les élections

La tenue d’un scrutin dans les territoires occupés, même dans cette atmosphère tendue, est toujours une bonne nouvelle, un signe de démocratie. Il est sûr que les centaines de barrages établis par l’armée israélienne en Cisjordanie risquent de perturber le bon déroulement des élections. Il est certain aussi que l’autorisation israélienne de laisser les Palestiniens de Jérusalem participer au scrutin a été accompagnée de l’arrestation de plusieurs candidats du Hamas, qui participe pour la première fois au processus démocratique. Tout cela est déjà bien connu. Les ingérences d’Israël dans les affaires internes palestiniennes sont devenues, depuis bien longtemps, une affaire quotidienne. Cependant, les élections de mercredi prochain s’inscrivent dans un contexte assez inhabituel. En effet, ce scrutin est le premier depuis le retrait israélien de la bande de Gaza. La tâche est d’autant plus dure pour l’Autorité que le chaos sécuritaire dans les territoires palestiniens s’est aggravé ces dernières semaines, Gaza se transformant en scène d’enlèvements, d’occupation de bâtiments officiels et d’affrontements entre groupes armés et services de sécurité, faisant craindre un déraillement du processus démocratique. Par ailleurs, malgré la promesse des différentes factions palestiniennes de ne pas perturber les élections, les frictions entre le Hamas et son principal rival, le Fateh, se sont accentuées ces derniers temps. D’autre part, ce scrutin se caractérise aussi par le nombre de candidats, en tête de liste, incarcérés dans les prisons israéliennes. Marwan Barghouthi du Fateh, Ahmed Saadat du FPLP et Hassan Youssef du Hamas sont tous trois derrière les barreaux ! Une raison supplémentaire pour gagner les suffrages des électeurs ! En arrière-plan, entre-temps, alors que le leader palestinien Mahmoud Abbas, « épuisé », annonce qu’il quittera son poste à la fin de son mandat, l’autre leader – du côté israélien – est plongé dans un profond coma depuis près de deux semaines. Ariel Sharon est en train de rater les deux principales élections dans la région, l’israélienne et celle de ses ennemis jurés. Qui l’aurait prévu ? Parallèlement, le peuple palestinien n’a pas beaucoup à espérer de son gouvernement en faillite. Alors que 20 % de la population souffre d’un chômage accablant, le gouvernement est rongé par la corruption et l’impuissance. Alors, quoi attendre de ce scrutin ? Tout et rien, à la fois. Mais une chose est certaine : dures, dures seront ces élections… Rania MASSOUD
La tenue d’un scrutin dans les territoires occupés, même dans cette atmosphère tendue, est toujours une bonne nouvelle, un signe de démocratie. Il est sûr que les centaines de barrages établis par l’armée israélienne en Cisjordanie risquent de perturber le bon déroulement des élections. Il est certain aussi que l’autorisation israélienne de laisser les Palestiniens de...