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L’opposition demande à Blair et Straw de venir s’expliquer à la Chambre Vols de la CIA : un mémo place le gouvernement britannique sous pression

Le gouvernement britannique était sous pression hier après la publication d’un mémo officiel témoignant de ses incertitudes quant à l’usage du territoire britannique par la CIA pour ses supposés transferts secrets de prisonniers. Le mémo, daté du 7 décembre et publié par l’hebdomadaire New Statesman, était apparemment destiné à conseiller Tony Blair avant une séance hebdomadaire de questions au Parlement. Son auteur non identifié met en garde : « Nous ne pouvons pas dire que nous n’avons pas reçu de demande pour l’utilisation du territoire ou de l’espace aérien britannique pour des “transferts spéciaux” » de la CIA. « Les documents découverts jusqu’à présent suggèrent qu’il pourrait y avoir plus de cas » que les deux reconnus par le gouvernement, écrit l’auteur. « Mais il est vrai que nous ne sommes pas au courant de l’utilisation du territoire ou de l’espace aérien britannique à des fins de transferts spéciaux », ajoute-t-il. Le mémo signale aussi qu’il n’existe « pas de mécanisme pour établir » ce qu’il est advenu de suspects que les troupes britanniques « ont aidé à capturer en Irak ou en Afghanistan ». « Nous devrions éviter d’entrer dans les détails (...) et essayer de changer de sujet, en soulignant la logique forte de coopérer étroitement avec les États-Unis dans la lutte antiterroriste », ajoute encore son auteur. Pressé de questions hier, le porte-parole de Tony Blair a affirmé qu’il n’y avait rien de nouveau et a sèchement renvoyé les journalistes à une déclaration du ministre des Affaires étrangères Jack Straw le 12 décembre, précisant qu’elle était basée sur ce mémo. M. Straw avait alors affirmé ne pas avoir connaissance d’une quelconque demande américaine pour l’utilisation du sol ou de l’espace aérien britannique depuis le 11 septembre 2001. Le ministre avait évoqué deux demandes américaines remontant à 1998, sous l’Administration Clinton, dont l’une avait été rejetée. Le porte-parole a également insisté sur le fait que Londres respectait ses obligations internationales. Depuis plusieurs semaines, le dossier de ces transferts extrajudiciaires embarrasse le gouvernement britannique. Mercredi, le Parti national écossais a encore publié un rapport faisant état de l’utilisation à cinq reprises des aéroports écossais de Glasgow et Prestwick pour transporter des détenus à Guantanamo entre 2002 et 2004, apparemment à l’insu des autorités locales. Le 15 décembre, Amnesty International a également affirmé que la CIA avait largement utilisé des aéroports britanniques pour faire escale lors de vols transportant des suspects vers Bakou (Azerbaïdjan), Dubaï, Chypre, Karachi (Pakistan), ou encore le Qatar, Tachkent (Ouzbékistan) et Varsovie, entre 2001 et 2005. Hier, l’opposition a demandé à MM. Blair et Straw de venir s’expliquer à la Chambre, idée immédiatement rejetée par le ministre des Relations avec le Parlement, Geoff Hoon. Le 7 décembre, le Premier ministre avait affirmé « ne pas savoir de quoi il s’agissait » quand le dirigeant d’alors du parti d’opposition libéral-démocrate, Charles Kennedy, avait déclaré que près de 400 vols d’avions affrétés par la CIA avaient utilisé 18 aéroports britanniques ces dernières années. Le 21 décembre, M. Blair avait précisé qu’il n’y avait pas lieu d’ouvrir une enquête sur ces supposés vols de la CIA, affirmant qu’il n’y avait pas de « preuves » que quoi que ce soit d’illégal ait eu lieu.
Le gouvernement britannique était sous pression hier après la publication d’un mémo officiel témoignant de ses incertitudes quant à l’usage du territoire britannique par la CIA pour ses supposés transferts secrets de prisonniers.
Le mémo, daté du 7 décembre et publié par l’hebdomadaire New Statesman, était apparemment destiné à conseiller Tony Blair avant une séance...