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L’inculpation d’Abramoff a déclenché une rapide onde de choc parmi les élus Le Congrès américain veut moraliser le lobbying

Cerné par les scandales et inquiet d’une désaffection record de l’opinion, le Congrès américain s’est fixé une priorité pour l’année: moraliser les relations entre élus et lobbyistes afin de ne plus donner prise aux accusations de trafic d’influence. L’inculpation, il y a deux semaines, du lobbyiste républicain Jack Abramoff, qui a accepté de coopérer à l’enquête du gouvernement sur un vaste système de trafic d’influence au Congrès, a déclenché une rapide onde de choc parmi les élus. Depuis le retrait, la semaine dernière, de l’ex-chef de la majorité Tom DeLay, dit « le marteau » pour la brutalité de ses méthodes et connu pour ses liens avec M. Abramoff, les parlementaires de tous bords se font soudain la course pour réformer des pratiques aussi contestées qu’anciennes. Républicains et démocrates, représentants et sénateurs, tous multiplient les initiatives pour tourner la page Abramoff, et de premiers votes sont attendus dès le mois prochain. Parfois ce sont ceux-là mêmes qui ont bénéficié de ses largesses qui sont les plus prompts à réclamer les règles les plus strictes : finis les voyages tous frais payés pour les élus, finies les invitations au restaurant, tout cadeau plus cher qu’un tee-shirt ou une casquette de base-ball devra être dûment déclaré, sinon refusé, a annoncé mardi le président républicain de la Chambre des représentants, Dennis Hastert. L’opposition démocrate a immédiatement jugé ces mesures insuffisantes : « Un petit coup de règle sur les doigts et un bon truc de relations publiques de la part des gens qui sont responsables de cette pagaille », selon le chef des démocrates au Sénat, Harry Reid. Certains observateurs soulignent qu’il resterait encore bien des façons pour les lobbyistes de s’attirer les bonnes grâces des élus, en faisant passer leurs cadeaux pour une contribution à leurs fonds de campagne. Aussi les démocrates ont-ils présenté mercredi des revendications supplémentaires, comme mettre fin aux contournements du règlement à la Chambre des représentants ou déclencher une action immédiate de la commission d’éthique du Congrès à l’encontre des élus soupçonnés de malversations. D’autres garde-fous sont à l’étude, notamment un ralentissement du système de vases communicants entre le monde du Congrès et celui des lobbyistes, en portant de un à deux ans le délai minimum pour passer de l’un à l’autre. Il pourrait aussi être interdit de fréquenter les salles de gymnastique du Capitole sitôt que l’on n’y travaille plus. La réforme du lobbying a soudain pris le pas sur d’autres priorités républicaines comme la prolongation des baisses d’impôts et sera le premier projet de loi de l’année à l’ordre du jour de la Chambre, dès le 1er février. Le Sénat devrait s’y atteler quelques semaines plus tard.
Cerné par les scandales et inquiet d’une désaffection record de l’opinion, le Congrès américain s’est fixé une priorité pour l’année: moraliser les relations entre élus et lobbyistes afin de ne plus donner prise aux accusations de trafic d’influence.
L’inculpation, il y a deux semaines, du lobbyiste républicain Jack Abramoff, qui a accepté de coopérer à...