PROCHE-ORIENT - Le Jihad islamique revendique l’attaque Attentat-suicide à Tel-Aviv : au moins 15 blessés

Un kamikaze s’est fait exploser hier dans une buvette de Tel-Aviv, blessant au moins 15 personnes. « Il s’agit d’un terroriste qui s’est fait exploser dans un petit restaurant. Il y a une quinzaine de blessés dont un plus sérieusement atteint », a affirmé l’inspecteur de police David Tzur à la presse. Ce bilan a été confirmé par le Maguen David Adom, l’équivalent de la Croix-Rouge israélienne. Selon les premiers éléments de l’enquête, le kamikaze est rentré dans une buvette de l’ancienne gare routière de la ville avant d’actionner la charge explosive de faible puissance qu’il portait sur lui. D’importantes forces de police et des ambulances ont été dépêchées sur les lieux de l’attentat. Le groupe radical palestinien Jihad islamique a revendiqué l’attentat dans un appel téléphonique à l’AFP. Selon ce groupe, son auteur est Sami Antar, un jeune homme de 22 ans, originaire de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie. Le dernier attentat-suicide en Israël, également revendiqué par le Jihad islamique, remonte au 5 décembre dernier à Netanya, au nord de Tel-Aviv. Cinq Israéliens avaient été tués, outre le kamikaze. C’est le premier perpétré en Israël depuis la fin de la trêve respectée jusqu’au 1er janvier par les groupes armés palestiniens et aussi le premier depuis la prise de fonctions du Premier ministre par intérim Ehud Olmert, à la suite de l’hospitalisation, le 4 janvier, d’Ariel Sharon, dont l’état de santé est stationnaire, selon ses médecins. « Cette attaque brutale prouve une fois de plus que l’Autorité palestinienne ne parvient pas à respecter ses obligations, permettant à ces organisations terroristes d’exister comme une menace pour elle », a déclaré à l’AFP Guideon Meir, porte-parole du gouvernement. L’attaque est aussi survenue moins d’une semaine avant les élections législatives palestiniennes. L’Autorité palestinienne l’a condamné. « Cet attentat vise à saboter les élections et les efforts déployés par l’Autorité » pour assurer leur bon déroulement, a déclaré le président Mahmoud Abbas, soulignant qu’il fallait « punir ces renégats qui brisent le consensus national ». Washington, qui a aussi condamné cette « attaque atroce », a appelé l’Autorité palestinienne « à faire tout ce qui est en son pouvoir pour démanteler l’infrastructure terroriste ». De son côté, le haut représentant de l’UE pour la Politique étrangère, Javier Solana, a émis l’espoir que l’attentat ne vienne pas interrompre le processus de paix. Par ailleurs, le gouvernement israélien s’est dit prêt à démanteler des colonies sauvages en Cisjordanie, comme l’a déjà promis l’État hébreu dans le passé mais sans passer aux actes, après la tenue du scrutin palestinien. Plus d’un millier de soldats et de policiers vont être mobilisés pour évacuer des colons qui squattent des échoppes dans le marché palestinien du centre de Hébron ainsi que la colonie sauvage d’Amona, près de Ramallah. Toutefois, maniant la carotte et le bâton, Israël a fermé pour 15 jours un « bureau » du Hamas à Jérusalem-Est. Un responsable de la campagne du Hamas à Jérusalem a cependant affirmé que son mouvement ne disposait pas de bureaux à Jérusalem-Est. Sur le terrain, l’armée israélienne a arrêté hier 19 Palestiniens recherchés en Cisjordanie.