Rechercher
Rechercher

Actualités

L’Iran met en garde contre une crise pétrolière tout en laissant la porte ouverte à un compromis Paris appelle Téhéran à la « raison », Moscou fait confiance à l’AIEA

Le chef de la diplomatie française, Philippe Douste-Blazy, a appelé hier Téhéran à ne pas se « mettre à dos toute la communauté internationale », après des entretiens avec son homologue russe qui, lui, a appelé l’Occident à la prudence sur la crise du nucléaire iranien. Parallèlement, l’Iran a mis en garde contre une crise pétrolière en cas de sanctions économiques, tout en laissant la porte ouverte à un compromis. «Nous devons à la fois être unis, mais aussi fermes pour dire aux Iraniens : retrouvez la raison, arrêtez ces activités nucléaires dangereuses et négocions ensemble », a déclaré M. Douste-Blazy lors d’une conférence de presse commune avec son homologue, Sergueï Lavrov. « Il n’est pas possible de vous mettre à dos toute la communauté internationale », a ajouté M. Douste-Blazy à l’adresse de Téhéran. Le ministre français a répété le credo de la France dans cette gestion de la crise : « Fermeté, unité, rapidité ». De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères, fidèle à la ligne selon laquelle les recours auprès de l’AIEA n’étaient pas encore épuisés, a appelé à la prudence et précisé que Moscou définirait sa position en fonction des conclusions de l’Agence internationale de l’énergie atomique lors de sa réunion d’urgence convoquée pour le 2 février. M. Lavrov a estimé qu’il convenait de ne pas se précipiter dans la crise iranienne. « Il faut agir en médecin, savoir si on doit utiliser un scalpel ou une thérapie, déterminer la démarche à suivre et ensuite seulement commencer à agir, car le plus important est de ne pas nuire à la santé du malade », a-t-il dit. M. Douste-Blazy était venu à Moscou pour proposer aux Russes une « stratégie » commune dans l’éventualité, de plus en plus probable, d’une saisine du Conseil de sécurité. De fait, la Russie, allié traditionnel de l’Iran, a des intérêts nucléaires (construction de la centrale de Bouchehr) et stratégiques (Caucase et Asie centrale proches) qui l’obligent à un grand écart entre Téhéran et les capitales occidentales. L’argumentaire de la France auprès de la Russie est qu’une saisine du Conseil de sécurité n’est pas incompatible avec une continuation de négociations au sein de l’AIEA. Dans la nuit de mercredi à hier, le haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère, Javier Solana, en disait plus en dévoilant que le Kremlin demandait que le Conseil de sécurité s’en tienne à des discussions formelles pour permettre à Moscou de trouver une porte de sortie. Les Russes craignent en effet que le processus n’échappe à tout contrôle une fois saisi le Conseil de sécurité. De son côté, la secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice, a lancé hier un nouvel appel à une saisine du Conseil de sécurité de l’ONU. La veille, Mme Rice et M. Solana avaient rejeté à Washington l’appel de Téhéran à reprendre ses négociations avec les Européens. Toutefois, le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a exclu hier une frappe militaire contre l’Iran, malgré le bras de fer. Il a réaffirmé que la solution diplomatique était favorisée par les Européens. Et Pékin a réclamé patience et modération pour résoudre le conflit. Pour sa part, l’Iran a de nouveau mis en garde hier les pays occidentaux contre une crise pétrolière due à une hausse des prix du pétrole en cas de sanctions économiques contre Téhéran, par la voix du ministre de l’Économie et des Finances, Davoud Danesh Jafari. M. Danesh Jafari n’a toutefois pas évoqué une interruption ou une limitation des exportations pétrolières iraniennes en cas de sanctions. Il a également affirmé que les pays européens n’avaient pas le droit de bloquer les avoirs iraniens dans leurs banques, tout en qualifiant de « politiques » les informations de presse sur le transfert de ses réserves en devise vers l’Asie. De son côté, le président de la Banque centrale iranienne, Ebrahim Sheibani, a démenti « le blocage des comptes en devises de l’Iran dans les banques européennes ». Enfin, après le refus, mercredi, de la troïka européenne de reprendre les négociations avec l’Iran, Ali Larijani, le principal dirigeant iranien en charge du dossier nucléaire, a déclaré que la porte pour un « compromis » était toujours ouverte, tout en ajoutant que cela ne devait pas impliquer un retour au gel de ses activités de recherches sensibles.
Le chef de la diplomatie française, Philippe Douste-Blazy, a appelé hier Téhéran à ne pas se « mettre à dos toute la communauté internationale », après des entretiens avec son homologue russe qui, lui, a appelé l’Occident à la prudence sur la crise du nucléaire iranien. Parallèlement, l’Iran a mis en garde contre une crise pétrolière en cas de sanctions économiques, tout en...