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ENVIRONNEMENT - Les fauves ont perdu 80 % de leur territoire au cours des 100 dernières années Les lions d’Afrique sont menacés... il faut donc les chasser

La chasse au lion en Afrique doit être encouragée car c’est, paradoxalement, l’un des meilleurs moyens de protéger cet animal emblématique de plus en plus menacé, selon des spécialistes réunis pendant une semaine à Johannesburg. Strictement encadrée et réglementée, la chasse au lion participe à sa protection grâce à l’énorme manne financière qu’elle génère, qui rend possible l’agrandissement des réserves dans lesquelles les grands fauves évoluent, favorisant ainsi leur reproduction. Selon ses partisans, elle permet en outre aux populations locales de tirer un bénéfice économique direct de la présence des lions, les incitant par conséquent à participer à leur protection plutôt que de chercher à les éliminer. Les lions d’Afrique ont perdu 80 % de leur territoire au cours des 100 dernières années. En 20 ans, leur nombre a diminué de 30 à 50 % et se situe aujourd’hui entre 23 000 et 40 000. La « chasse au trophée », qui porte sur un nombre strictement limité de fauves en vertu d’un système de quotas, est pratiquée essentiellement par des clients très fortunés d’Europe ou d’Amérique du Nord. Autorisée dans certains pays, tels que la Tanzanie ou l’Afrique du Sud, ce type de chasse, qui suscite des débats passionnels, est interdite dans d’autres, tels que le Kenya. Durant une semaine, une cinquantaine de spécialistes se sont penchés, à l’initiative de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN), sur les moyens de protéger efficacement ces fauves mythiques et d’enrayer leur déclin. Au-delà des grands parcs nationaux, tels que le Kruger en Afrique du Sud ou le Serengueti en Tanzanie, où ils sont préservés, les lions sont menacés. L’expansion des terres agricoles diminue leurs zones de chasse et les pousse à se tourner vers le bétail. Conséquence directe : nombre de lions meurent empoisonnés ou tués par des fermiers exaspérés ou inquiets. Parfois aussi, ce sont les populations locales qui sont en danger. « Pour la seule Tanzanie, les lions attaquent plus de 100 personnes par an et en tuent plus de 70 », affirme Craig Packer, professeur à l’Université du Minnesota, aux États-Unis. La chasse ne contribue-t-elle pas à la disparition des fauves ? « Tout le monde est d’accord pour reconnaître qu’elle n’est pas la cause du déclin du nombre de lions », assure Kristin Nowell, de l’UICN, tout en soulignant qu’elle doit être strictement encadrée. L’autre défi consiste à s’assurer que les populations locales bénéficient réellement des retombées de cette pratique lucrative. « En théorie, la chasse au lion est un fantastique moyen de préserver de grands écosystèmes. La question centrale est de s’assurer que, concrètement, l’argent bénéficie à ceux qui, sur le terrain, payent le prix de sa présence », reconnaît Laurence Franck, biologiste de la Wildlife Conservation Society.
La chasse au lion en Afrique doit être encouragée car c’est, paradoxalement, l’un des meilleurs moyens de protéger cet animal emblématique de plus en plus menacé, selon des spécialistes réunis pendant une semaine à Johannesburg.
Strictement encadrée et réglementée, la chasse au lion participe à sa protection grâce à l’énorme manne financière qu’elle génère, qui rend...