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CHINE La hausse des réserves de change accentue la pression sur le yuan

La hausse spectaculaire des réserves de change de la Chine en 2005, révélée après d’autres indicateurs confirmant la vigoureuse santé de son économie, devrait encore un peu plus mettre sous pression la monnaie nationale, le yuan, estiment les analystes. La presse officielle chinoise a annoncé dimanche que ces réserves s’élevaient fin 2005 à 818,9 milliards de dollars, soit un bond de 34,3 % par rapport à 2004 (609,9 milliards de dollars). La Chine dispose des deuxièmes plus importantes réserves au monde après celle du Japon, auquel elle pourrait bien ravir la première place dès cette année : « Vu les tendances actuelles, elle dépassera le Japon cette année », a estimé Bert Hoffman, un économiste de la Banque mondiale à Pékin. Gonflement de 209 milliards des réserves en 2005, après 207 milliards en 2004, investissements directs étrangers de plus de 60 milliards en 2005, excédent commercial record (100 milliards), croissance à plus de 10 % : autant d’arguments apportés ces derniers jours à la cause des partisans d’une réévaluation du yuan, c’est-à-dire de ses principaux partenaires commerciaux, l’Union européenne et les États-Unis. Ces derniers protestent contre l’avantage concurrentiel donné à la Chine par un yuan sous-évalué. Pour eux, l’économie chinoise pourrait tout à fait supporter une réappréciation de sa monnaie plus conséquente que celle consentie en juillet dernier, de 2,1 %. « Cela va certainement accroître la pression sur le yuan ; les fonds spéculatifs et les capitaux fébriles vont agir en fonction », relève Zuo Xiaolei, économiste en chef du courtier chinois Galaxy Securities. Ces dernières années, Pékin s’est battu pour maintenir le yuan « stable », alors que des milliards de dollars de fonds spéculatifs inondaient le système financier et forçaient la Banque centrale à absorber ces apports de capitaux étrangers. « Si le dollar reste ferme, les flux en attente d’une appréciation du yuan resteront à leur niveau de 2005, voire moindre, et l’excédent commercial restera plus ou moins inchangé », estime un économiste d’ING, Tim Condon. Mais « si le dollar s’affaiblit beaucoup, il y aura bien davantage d’arrivée d’argent spéculatif, et les réserves de changes pourraient nettement dépasser les niveaux de 2005 », ajoute-t-il. Et atteindre pour certains experts le chiffre symbolique de 1 000 milliards. Quelles que soient les pressions, Pékin insiste pour aller à son rythme de réforme de son système du taux de change et soutient que le système financier chinois n’est pas encore assez mûr pour subir les fluctuations erratiques des marchés des changes mondiaux. La Banque centrale de Chine a néanmoins estimé qu’en 2006 la valeur du yuan serait davantage déterminée par le marché. Depuis juillet, la monnaie chinoise n’est plus exclusivement adossée au dollar, mais à un panier de devises et peut évoluer dans une étroite bande de fluctuation. Sous le contrôle de la Banque centrale, l’évolution du yuan est toutefois restée jugulée : le dollar coté 8,11 yuans lors de la réforme du 21 juillet s’échange désormais aux alentours de 8,06 yuans. Aujourd’hui, de nombreux analystes estiment que pour atténuer les pressions sur le yuan, Pékin devrait désormais permettre davantage de sorties de capitaux du pays – ce qui permettrait également à ses réserves de change de dégonfler.
La hausse spectaculaire des réserves de change de la Chine en 2005, révélée après d’autres indicateurs confirmant la vigoureuse santé de son économie, devrait encore un peu plus mettre sous pression la monnaie nationale, le yuan, estiment les analystes.
La presse officielle chinoise a annoncé dimanche que ces réserves s’élevaient fin 2005 à 818,9 milliards de dollars, soit un bond...