PÉTROLE Mémorandum d’entente entre le Liban et le Qatar pour la création d’une raffinerie

Le Liban et le Qatar ont signé un mémorandum d’entente portant sur l’élaboration d’une étude de faisabilité technique et économique pour la création d’une raffinerie de pétrole. La cérémonie de signature a eu lieu au cours du week-end en présence notamment du deuxième vice-Premier ministre qatari et ministre de l’Industrie, Abdallah ben Hamad al Attiyah, du ministre libanais de l’Énergie et de l’Eau, Mohammed Fneich, du ministre libanais de l’Économie, Sami Haddad, ainsi que du directeur général des installations pétrolières de Tripoli et de Zahrani, Sarkis Salhi. Les deux parties signataires du protocole d’entente sont le ministère libanais de l’Énergie et la compagnie étatique Qatar intenationale pour le pétrole. Selon les dispositions de l’accord, les parties libanaise et qatarie ont convenu de la formation d’une équipe de travail mixte chargée d’élaborer une étude de faisabilité technique et économique pour la création d’une raffinerie de pétrole au Liban d’une capacité de 150 à 200 mille barils par jour. La production de ces installations devrait permettre de subvenir à la demande du marché local et de couvrir une importante partie des opérations d’exportations. La compagnie Qatar internationale pour le pétrole devra par ailleurs élaborer le cahier des charges. D’après Abdallah ben Hamad al-Attiyah, cette étude permettra d’établir, entre autres, un état des lieux des raffineries de Zahrani et de Beddawi. « L’option la plus probable est celle de la création d’une nouvelle raffinerie », a-t-il dit, rappelant par ailleurs que le Liban est parmi les premiers pays au Proche-Orient à s’être doté de deux raffineries devenues cependant inopérationnelles depuis le début de la guerre libanaise. Il a insisté sur le fait que le Liban bénéficie d’une position géographique privilégiée sur la Méditerranée et que le Qatar ambitionne de faire de Beyrouth une base régionale pour la distribution de dérivés pétroliers. Selon le ministre qatari de l’Industrie, l’année prochaine son pays deviendra le premier producteur mondial de gaz liquide. Système de BOT De son côté, le ministre de l’Énergie, Mohammed Fneich, a rappelé la nouvelle loi instituant le système BOT (Built, Operate and Transfer) pour le fonctionnement des raffineries au Liban. Il s’est dit convaincu qu’un avenir prospère attend le Liban, affirmant que « les polémiques d’ordre politique sont des indices de la bonne santé de la République ». Il a insisté sur « l’inexistence de prémices d’une guerre civile ou autres », mettant l’accent sur le fort appétit des investisseurs pour la Bourse de Beyrouth. « Un appétit qui a dépassé toutes les expectatives », a-t-il ajouté. Abondant dans le même sens, le ministre de l’Économie, Sami Haddad, a souligné que le mémorandum de coopération signé entre le Liban et le Qatar est une preuve des bonnes relations qui existent entre les deux pays. Il a insisté sur le fait que la conjoncture économique est en amélioration continue, les chiffres en sont la meilleure preuve. Sami Haddad s’est expliqué, évoquant l’entrée sur le marché local, les deux dernières semaines de 2005, de plus de 700 millions de dollars. Ces capitaux ont été drainés par l’acquisition de la BLC par une entité qatarie pour près de 235 millions de dollars et le relèvement du capital de la Banque Audi de 600 millions de dollars. Il a mentionné d’autres flux de capitaux au Liban sur la même période de près de 500 millions de dollars en provenance de diverses sources arabes. Bureau de représentation de Qapco Par ailleurs, un bureau de représentation à Beyrouth de la compagnie qatari Qapco de pétrochimie a été inauguré samedi au centre Sodeco Square. La cérémonie a eu lieu en présence du deuxième vice-Premier ministre qatari et ministre de l’Énergie et de l’Industrie, Abdallah ben Hamad al-Attiyah, qui est également PDG de Qapco. La société est détenue, rappelle-t-on, à 80 % par l’émirat de Qatar et à 20 % par Total pétrochimie France. Liliane MOKBEL