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Actualités - CHRONOLOGIE

Téhéran menace de cesser sa coopération si le Conseil de sécurité est saisi, mettant l’AIEA dans l’embarras Il existe une « obligation » d’empêcher l’Iran d’avoir l’arme nucléaire, martèle Bush

Lors de sa première rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel, le président américain George W. Bush a jugé hier obligatoire d’empêcher l’Iran d’avoir l’arme nucléaire. Téhéran a menacé hier de rompre sa coopération avec l’AIEA si son dossier est envoyé au Conseil de sécurité de l’ONU. «Il est logique qu’un pays qui a rejeté la diplomatie et les traités soit envoyé devant le Conseil de sécurité de l’ONU », a dit le président lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche avec Angela Merkel qu’il rencontrait pour la première fois depuis sa prise de fonctions fin 2005. « Un Iran doté de l’arme nucléaire pose une grave menace à la sécurité du monde. Et des pays comme les nôtres ont l’obligation de travailler ensemble et d’envoyer un message commun aux Iraniens », a-t-il dit, rappelant que le président iranien avait mis la destruction d’Israël dans son programme. « Cela est inacceptable », a souligné George W. Bush. Interrogé sur d’éventuelles sanctions à l’égard de l’Iran, M. Bush a répondu qu’il ne voulait pas « préjuger » de la décision du Conseil de sécurité de l’ONU lorsqu’il sera saisi. Il a souligné sa volonté de résoudre la crise nucléaire iranienne « de manière diplomatique ». Mme Merkel a pour sa part souligné que l’Iran n’intimidait pas la communauté internationale. L’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne, qui ont tenté en vain d’obtenir de l’Iran des garanties sur un abandon de son programme nucléaire militaire, doivent se concerter lundi à Londres avec les Américains, les Russes et les Chinois sur les conditions d’une saisine du Conseil de sécurité. Consultations US tous azimuts Les Occidentaux veulent, selon des analystes, se donner une quinzaine de jours « pour asseoir une coalition », et convaincre Russie et Chine de se joindre à eux pour demander une saisine de l’ONU à New York. Or, ces deux pays, jusqu’ici réticents, expriment ouvertement leur mécontentement devant la reprise par l’Iran d’activités d’enrichissement d’uranium en Iran. Par ailleurs, les États-Unis sont engagés dans des consultations tous azimuts pour s’assurer que le Conseil de sécurité sera bien saisi du dossier nucléaire iranien, a indiqué hier le département d’État. La secrétaire d’État Condoleezza Rice « a parlé avec le ministre brésilien des Affaires étrangères (Celso) Amorim hier soir, et ce matin elle a eu un entretien avec le ministre chinois des Affaires étrangères Li » Zhaoxing, a indiqué à la presse le porte-parole du département d’État, Sean McCormack. L’Iran a affirmé hier qu’il ne cédera pas d’un iota sur le nucléaire et menacé de cesser sa coopération avec l’Agence onusienne de non-prolifération si son dossier était envoyé au Conseil de sécurité de l’ONU. Le président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad a affirmé que son pays ne faisait pas confiance aux Européens. « Ils nous disent de renoncer à l’énergie nucléaire et nous promettent de nous fournir du combustible nucléaire, mais ils ne nous donnent même pas des médicaments vitaux », a-t-il déclaré, cité par l’agence estudiantine ISNA. « Comment pouvons-nous leur faire confiance et ne pas produire de combustible nucléaire? Avec sagesse et force, le gouvernement résistera et défendra le droit du peuple iranien. Le gouvernement ne cédera pas d’un iota », a-t-il dit. La menace de cesser les « mesures volontaires de coopération » avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), c’est-à-dire la suspension de l’enrichissement et un contrôle poussé de ses activités nucléaires, a été proférée par le chef de la diplomatie Manouchehr Mottaki. En décembre, M. Ahmadinejad a promulgué une loi, votée par le Parlement, selon laquelle l’Iran pourrait se soustraire à un régime renforcé de contrôle de ses activités nucléaires et reprendre l’enrichissement d’uranium si son dossier nucléaire était envoyé « pour saisie ou information au Conseil de sécurité de l’ONU ». La loi joue clairement de la menace de se désengager du protocole additionnel au Traité de non-prolifération, qui soumet l’Iran à un contrôle strict de ses activités nucléaires. L’adhésion au protocole a été signée par le précédent gouvernement réformateur, mais pas ratifiée par le Parlement. Vives réactions de la communauté internationale La communauté internationale a vivement réagi à la reprise, mardi par l’Iran, des activités de recherches en matière d’enrichissement d’uranium. Le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan a indiqué que le dirigeant iranien en charge du nucléaire, Ali Larijani, lui avait dit au téléphone que son pays était toujours « intéressé » par une négociation « dans le cadre d’un calendrier ». Dans un prêche à la prière hebdomadaire musulmane à Téhéran, un dignitaire religieux influent, Ahmed Khatami, a affirmé que « la guerre psychologique (...) et le langage de la force contre le grand peuple d’Iran ne donneront aucun résultat ».
Lors de sa première rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel, le président américain George W. Bush a jugé hier obligatoire d’empêcher l’Iran d’avoir l’arme nucléaire. Téhéran a menacé hier de rompre sa coopération avec l’AIEA si son dossier est envoyé au Conseil de sécurité de l’ONU.

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