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Actualités - CHRONOLOGIE

Grippe aviaire - Ankara sous pression après un nouveau décès suspect Le virus mortel H5N1 aurait muté sous une forme facilitant sa transmission de l’oiseau à l’homme

La Turquie était hier sous pression renforcée dans sa lutte pour endiguer la grippe aviaire après un nouveau décès suspect et l’annonce par des chercheurs britanniques que le virus mortel H5N1 y a muté sous une forme semblant faciliter sa transmission de l’oiseau à l’homme. Une mutation spécifique d’un virus de la grippe aviaire H5N1 a été constatée chez un enfant turc décédé, mais il est trop tôt, selon des experts de l’OMS et de l’institut Pasteur, pour en conclure que le virus pourrait être devenu plus dangereux pour l’homme. « Nous n’avons aucune information suggérant que ce virus est plus pathogène ou plus dangereux que les autres virus », a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Maria Cheng. « Nous avons vu une mutation en un point sur la protéine hémaglutinine qui permet au virus de se fixer aux cellules humaines mais, comme les virus de la grippe mutent tout le temps », nous ne pouvons pas déterminer si cela aura un impact, a ajouté Mme Cheng. Il reste aussi, souligne-t-elle, à savoir si la mutation constatée sur un virus d’un patient turc reste isolée ou si beaucoup d’autres virus venant de Turquie en sont porteurs. D’après un communiqué commun publié par l’OMS et le Conseil de recherche médical britannique, le virus prélevé sur un patient turc pourrait présenter davantage d’affinités pour les récepteurs (portes d’entrée) des cellules humaines que ceux des cellules des oiseaux. La mutation constatée par les chercheurs britanniques pourrait-elle faire craindre une progression du virus vers son adaptation à l’homme ? Elle « concerne une seule souche virale, alors nous ne pensons pas qu’il serait sage de se lancer dans une généralisation », répond le porte-parole de l’OMS, jugeant qu’il est également « trop tôt » pour dire si ce type de virus pourrait se transmettre plus facilement des oiseaux à l’homme. Pour le moment, il n’y a, dit-elle, « aucune preuve que le virus ait changé de comportement » et rien n’indique qu’une contamination interhumaine soit facilitée. En Turquie, les autorités sanitaires enquêtaient sur le décès d’une fillette de deux ans et demi hier à Diyarbakir (Sud-Est), des suites d’une grave infection des poumons, a indiqué à l’AFP Eralp Arikan, un responsable de l’hôpital. Des échantillons ont été envoyés à Ankara, mais M. Arikan a souligné que la fillette n’avait pas, à sa connaissance, été en contact avec des volailles, et que sa maladie semblait d’origine bactérienne et non virale. Le virus mortel H5N1 a fait trois morts en Turquie, premier pays frappé hors de l’Asie de l’Est, et a contaminé 18 personnes au total, dont 16 enfants. Le ministère de l’Agriculture se démène pour stopper l’avancée du virus, qui s’est rapidement propagé depuis la fin décembre d’est en ouest, jusqu’aux portes de l’Europe, affectant près d’un tiers des 81 provinces. La campagne d’information lancée par le ministère vise notamment les zones touristiques, importantes sources de revenus en devises. Dans les régions égéennes de Bodrum, Milas et Marmaris (Ouest), des fonctionnaires locaux sillonnent les villages pour distribuer des brochures et tenir des réunions d’information dans les cafés. Leur message aux villageois, mais aussi à tout le personnel des infrastructures touristiques : garder les volailles confinées dans les basses-cours, prendre des mesures de désinfection et des précautions à leur contact. Les médias publics et les chaînes de télévision privées diffusent des spots appelant la population à éviter tout contact avec les volailles. Les efforts des autorités devraient être appuyés par l’aide que la Commission européenne a promis d’allouer aux pays frappés par la grippe aviaire, soit 80 millions d’euros dont 35 millions pour l’Asie. Le montant dévolu à la Turquie n’a pas été précisé.

La Turquie était hier sous pression renforcée dans sa lutte pour endiguer la grippe aviaire après un nouveau décès suspect et l’annonce par des chercheurs britanniques que le virus mortel H5N1 y a muté sous une forme semblant faciliter sa transmission de l’oiseau à l’homme.

Une mutation spécifique d’un virus de la grippe aviaire H5N1 a été constatée chez un enfant turc...