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Les lecteurs ont voix au chapitre

Le prix de la liberté Des corps de soldats libanais disparus depuis 1990 ont été retrouvés, en novembre 2005, dans une fosse commune à proximité du ministère de la Défense. Je suis horrifiée par la barbarie humaine. J’ai imaginé ce qu’aurait pu nous dire l’un de ces martyrs. « Il fait noir, si noir dans cette caisse. La mort violente que j’ai subie ne m’aura pris que mon corps, la souffrance physique ne m’atteint plus, mais quelle est donc cette douleur intense que je ressens ? J’avais un rêve, un beau rêve rempli de fleurs. Je voulais agrandir le cèdre sur mon drapeau, mais je n’ai réussi qu’à ajouter mon sang sur ses bandes rouges. C’est là que réside la gloire du soldat m’a-t-on toujours répété, mais elle ne diminue pas pour autant ma tristesse. Quelle gloire, alors que l’indépendance dérisoire est fêtée chaque année ? Quelle gloire alors que mon sort est inconnu de mes proches si angoissés ? De toutes les peines que je ressens, les larmes versées par ma mère sont les plus cruelles. Sa douleur est mienne et m’est insupportable. Je me forcerai à pardonner les tortures, la violence ou l’injustice, mais les larmes de ma mère, jamais. Ma douce mère pleure et me cherche en vain... Maman, si tu savais comme j’ai besoin de toi. Ton regard m’envahissait tout entier, ta fierté de me voir en uniforme essayait de tenir tête à ton angoisse lorsque le devoir m’appelait. Tu vois, je t’ai toujours dit que cet uniforme était ma vie, il est toujours là accroché sur mes os meurtris comme les racines d’un arbre scié par des mains criminelles. Il est toujours là. Je le suis aussi, maman. Grâce à tes larmes qui ont étanché ma soif de te revoir... Sentais-tu ma main qui les buvait sur tes joues comme un enfant assoiffé ? Grâce à tes prières qui m’ont donné la force de t’en envoyer... Je suis là, maman, et je suis heureux car ce que je désirais est arrivé. Je suis mort pour ce rêve mais au moins, la vie me l’a réalisé, après tant d’années. Mon Liban est libre, mon drapeau n’est plus un morceau de tissu servant de décor. Mon Liban est libre, mon âme tourmentée peut se reposer. Mon Liban est libre, je le suis enfin. » Léna Joseph NJEIM Des sages, plutôt que des politiciens M. Ghassan Tuéni, je m’adresse à vous parce que nous avons besoin, ces temps-ci, de sages plutôt que de politiciens. Reprenez le flambeau de votre cher Gebran pour éclairer nos chemins et dégager les impasses politiques. Vous vous êtes armé du pardon au moment le plus crucial ; vous aurez assez de cœur pour servir de conciliateur entre les différents courants politiques au sein de la Chambre des députés. Vous êtes mandaté par tous les Libanais pour les sortir du ghetto, et cela pour le salut de tout le Liban. Faites en sorte que le « gouvernement des jeunes » tant souhaité ne devienne pas, pour sa crédibilité, une copie conforme de notre système politique. Sami CHALHOUB Où va-t-on ? Après avoir payé cher sa liberté et sa libération des manipulateurs syriens ou libanais, prosyriens, antisyriens ou anciens prosyriens, le Liban revient à la case depart, avec les mêmes manipulateurs. Nous revoilà dans le jeu de tous ceux qui ont contribué à la destruction du Liban, à commencer par M. Khaddam. Tous ces gens peuvent dire ce qu’ils veulent, la vérité est ce que les Libanais ont vécu quotidiennement. Ce n’est pas leur retour sur scène qui nous fera avancer ou nous fera oublier le grand mal qu’ils ont fait à plus d’une génération. Nous, Libanais, nous n’avons que faire de toutes ces polémiques qui vont crescendo pour nous entraîner de nouveau dans les labyrinthes des jeux machiavéliques qui se jouent autour de nous. Leurs polémiques c’est du déjà vécu et dans la douleur. Il ne nous faut pas écouter leurs polémiques. Elles ne mènent qu’à la destruction du peu déjà construit. Oublions-les, laissons-les se déchirer entre eux. Peut-on encore entendre les voix de nos martyrs ? Rafic Hariri était un bâtisseur. Il ne faudrait pas que les exploiteurs de la douleur de sa famille, et que partagent tous les Libanais, entraînent à la destruction de ce qui a été accompli. Gebran Tuéni est mort pour la liberté de parole et d’action ; son père a demandé que tous les responsables, ceux du14 mars comme ceux du 8 mars, s’unissent pour aller de l’avant. Qu’attendent-ils ? Qui peut encore arrêter la machine infernale qui nous entraîne vers l’abîme ? Henri K. SAMAHA Paris L’enfant prodigue N’ayant pas eu l’occasion de voir Khaddam en avant-première vendredi dernier, je me suis rattrapé le soir du réveillon de la Saint-Sylvestre. Une bien belle façon de terminer 2005. Je n’ai jamais autant ri de ma vie en voyant cet « enfant prodigue » parler des exactions du régime syrien. Mon rire était proportionnel aux larmes que beaucoup de Libanais et moi-même avions versé lors des bombardements par les orgues de Staline alors que M. Khaddam, en « haut-commissaire », faisait son entrée triomphale à Baabda pour donner des ordres aux gardiens du palais de l’époque. Khaddam a oublié de demander pardon aux Libanais pour tout ce qu’il leur a fait endurer pendant de longues années. Il a oublié de nous rappeler que lui et les autres avaient accepté la prorogation du mandat Hraoui. Ces « autres » avaient longtemps fait l’éloge des bienfaits du régime syrien et de ses sacrifices pour sauver le Liban de la partition. Libanais de tout bord, occupez-vous de votre pays. Ne vous embarquez pas dans une dispute autour du régime de Damas. Peut-être qu’un jour, quand vous serez tous unis et forts, nos frères syriens vous demanderont de venir (avec votre armée) pour arrêter une guerre chez eux que les grandes puissances n’hésiteront pas à qualifier de civile… Dr Charles JAZRA SOS parking Avec l’expansion galopante tant de la vie nocturne que commerciale de la région de Gemmayzé, trouver une place pour garer sa voiture devient cauchemardesque à toute heure de la journée ou de la nuit. Il est impératif de trouver une solution à ce problème si l’on tient à protéger la prospérité de cette région. À deux pas, sous le pont Charles Hélou, se trouve un très vaste espace parking qui est fermé et nul n’en connaît la raison. Si la municipalité de Beyrouth exploitait ce complexe, elle trouverait solution au problème de stationnement de Gemmayzé-Saïfi, tout en assurant des rentrées intéressantes dans les caisses de la municipalité. À moins qu’il n’y ait d’autres raisons que nous ignorons. Gilbert KHOURY
Le prix de la liberté

Des corps de soldats libanais disparus depuis 1990 ont été retrouvés, en novembre 2005, dans une fosse commune à proximité du ministère de la Défense. Je suis horrifiée par la barbarie humaine. J’ai imaginé ce qu’aurait pu nous dire l’un de ces martyrs.
« Il fait noir, si noir dans cette caisse. La mort violente que j’ai subie ne m’aura pris que mon...