ASIE Le Japon et la Chine discutent à Pékin de leur querelle énergétique

Japonais et Chinois vont se retrouver aujourd’hui à Pékin pour discuter des relations bilatérales, au plus bas depuis des décennies, en particulier du différend énergétique qui les oppose en mer de Chine, a-t-on appris de source officielle à Tokyo. Cette réunion, qualifiée « d’informelle », aura pour objectif de progresser dans le règlement du contentieux concernant l’exploitation du gaz naturel en mer de Chine orientale, a précisé un communiqué du ministère japonais des Affaires étrangères. Les rapports entre les deux géants de l’Extrême-Orient sont au plus bas depuis la normalisation de leurs relations diplomatiques en 1972, une crise qui se nourrit d’ambitions géopolitiques rivales, d’une course aux ressources énergétiques en mer de Chine orientale et de contentieux historiques récurrents. Le Japon soupçonne les Chinois de forer dans ses eaux territoriales. Cette zone disputée de la mer de Chine orientale, à quelques centaines de kilomètres de l’archipel japonais Okinawa, abriterait des gisements prometteurs de gaz naturel – dont les réserves ont été évaluées en 1999 à 200 milliards de mètres cubes – sur lesquels Tokyo, Pékin et Taipei ont des visées. En août 2003, la Chine a lancé des travaux de forage sur plusieurs kilomètres à l’ouest d’une ligne revendiquée par le Japon comme la frontière de ses eaux territoriales, à quelque 450 km à l’ouest d’Okinawa. Mais Pékin ne reconnaît pas cette ligne de démarcation, arguant que ses droits économiques s’étendent pratiquement jusqu’à Okinawa. Les Japonais sont persuadés que, profitant de leur présence tout près de la ligne de démarcation, les Chinois forent en fait discrètement les fonds situés sous la zone économique exclusive du Japon pour s’emparer des réserves. Ils ont proposé une exploitation commune aux Chinois, mais les discussions bilatérales n’ont toujours pas abouti.