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Près de 71 % de la population est favorable à la nouvelle disposition Haro sur le tabac en Espagne: une loi draconienne entre en vigueur

«Interdiction de fumer.» Depuis le 1er janvier 2006, une loi antitabac draconienne est entrée en vigueur en Espagne, au grand dam des 30% de la population. Selon cette loi, il est interdit de fumer sur les lieux de travail privés et publics, sans même la possibilité d’utiliser des zones spéciales, une disposition qui a cristallisé l’hostilité de certains. Cette loi limite également la consommation de tabac dans les établissements de loisirs et réglemente la vente, l’approvisionnement et la publicité sur le tabac. Le caractère draconien de cette loi vise à «rattraper le retard en la matière vis-à-vis des autres pays», explique la ministre espagnole de la Santé, Elena Salgado, qui souligne que l’Espagne ne possédait «aucune loi» limitant la consommation de tabac, au moment où «d’autres pays avaient déjà pris de l’avance». «Il est vrai qu’en ce sens, le chemin peut être plus rapide que celui emprunté par d’autres pays, ajoute-t-elle. Mais je crois que les conflits vont être minimes.» «Sur les lieux de travail, il n’y a pas d’exception», insiste Mme Salgado. Pas même pour les personnes disposant d’un bureau pour elles seules, pour éviter une distinction entre «ceux qui occupent un poste plus élevé dans l’entreprise et ceux de moindre rang hiérarchique». Il est de même interdit de fumer dans les bars, restaurants et lieux de loisirs, à moins qu’ils ne comptent plus de 100 m2. Dans ce dernier cas, il sera possible d’y aménager des zones fumeurs, avec un délai de huit mois pour les travaux. Quant aux patrons des établissements de moins de 100 m2, ils pourront choisir de les décréter ouverts aux fumeurs ou non. Sur la base des enquêtes d’opinion qui font apparaître des taux d’approbation de la nouvelle loi allant jusqu’à 70%, Mme Salgado constate que «la loi sera facile à respecter par tous», y compris par les fumeurs. En effet, selon une enquête publiée hier par le journal El Mundo, 79,6% des fumeurs affirment être disposés à respecter la loi, contre 18,5% qui affirment le contraire. Le sondage, effectué sur un échantillon de 800 personnes, montre que 51,6% des Espagnols trouvent la loi «dure» contre 36,5% qui la trouvent adéquate. L’Espagne, qui a introduit en Europe le tabac ramené de Cuba par Christophe Colomb, était jusqu’à samedi d’une extrême permissivité en matière tabagique. Il n’était pas rare de voir des fumeurs dans les commerces d’alimentation, les banques, le métro ou même les pharmacies. Dimanche matin encore, dans le métro de Madrid resté ouvert toute la nuit, on pouvait voir nombre de réveillonneurs attardés cigarette en main, insensibles à la menace d’amendes que la loi a inscrites dans une fourchette allant de 30 à 600000 euros. Les amendes les plus lourdes concerneront les infractions très graves, comme le fait d’installer une zone fumeur dans un établissement ne répondant pas aux normes de superficie, ou encore la violation de l’interdiction de la publicité pour le tabac. L’objectif avoué de la loi du gouvernement socialiste, l’une des plus exigeantes d’Europe, est de réduire de 5% en deux ans le taux de fumeurs en Espagne, où le tabac tue 50000 fumeurs et 700 fumeurs passifs par an.

«Interdiction de fumer.» Depuis le 1er janvier 2006, une loi antitabac draconienne est entrée en vigueur en Espagne, au grand dam des 30% de la population. Selon cette loi, il est interdit de fumer sur les lieux de travail privés et publics, sans même la possibilité d’utiliser des zones spéciales, une disposition qui a cristallisé l’hostilité de certains. Cette loi limite...