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Escales - Une destination privilégiée grâce à ses paysages à couper le souffle et ses gorilles de montagne meurtri par le génocide, le Rwanda mise sur le tourisme pour changer d’image

Le Rwanda, tristement célèbre pour le génocide en 1994 d’environ 800 000 personnes, cherche à changer son image en devenant une destination privilégiée pour le tourisme haut de gamme grâce à ses paysages à couper le souffle et ses gorilles de montagne, espèce rarissime. « Le Rwanda est connu pour des raisons négatives : le génocide qui a été perpétré ici il y a dix ans », explique la directrice de l’office rwandais du tourisme, Rosette Rugamba. Mais avant les massacres, dans les années 1980, les touristes venaient par milliers dans ce petit pays d’Afrique centrale, attirés par les gorilles dans le Nord-Ouest et par le Parc national de l’Akagera dans l’Est, qui abritait des éléphants, des léopards, des lions et des buffles. En 2002, les autorités rwandaises ont décidé de relancer le tourisme, totalement anéanti après le génocide. Le Rwanda entend « générer 100 millions de dollars en recettes de tourisme d’ici à 2010, en mettant l’accent sur des activités susceptibles de rapporter beaucoup d’argent sans nuire à l’environnement », explique Mme Rugamba. Le pays a déjà dépassé ses objectifs à court terme : en 2004, il a accueilli 27 000 visiteurs, qui ont généré 15 millions de dollars (13 millions d’euros), alors que l’objectif était de 20 000 touristes pour 13 millions de dollars (11 millions d’euros). Jusqu’à très récemment, une fois sortis de la capitale Kigali, même les touristes les plus fortunés devaient se résigner à se laver sous un mince filet d’eau froide et à coucher dans des draps synthétiques. Maintenant, dans la station balnéaire de Gisenyi, le visiteur aisé peut choisir un maillot à la boutique de l’hôtel quatre étoiles Kivu Sun, avant de s’installer sur une petite plage privée sur la rive du lac. Et si vous êtes plus « vert » que plage et ne rechignez pas à dépenser 400 dollars (337 euros) par couple en pension complète, vous pouvez séjourner au premier « éco-lodge » du pays, perché sur une crête entre deux ravissants petits lacs du Nord-Ouest, Ruhondo et Burera, non loin de l’habitat naturel des gorilles de montagne. L’électricité est produite grâce à des panneaux solaires, et les cendres remplacent l’eau dans les toilettes. La plupart des clients du lodge sont prêts à dépenser 375 dollars (316 euros) par personne pour passer une heure, souvent à quatre pattes tellement le terrain est glissant, en compagnie des gorilles des montagnes. Ces animaux, en voie d’extinction, ont survécu à la guerre civile de 1990-1994 car ils vivaient en altitude, sur les flancs des volcans. En revanche, la faune de l’Akagera a été décimée : la population des lions se compte actuellement sur les doigts des deux mains. Mais plus que la présence rarissime des lions, c’est l’histoire récente du pays qui gêne les touristes. « Nous aimerions tellement aller voir les gorilles au Rwanda, mais plusieurs agents de voyage en Suisse nous ont dit qu’il ne fallait pas y aller en raison des problèmes de sécurité », explique Jean, un Suisse rencontré en Ouganda voisin où il passait une semaine pour observer les gorilles. « Nous faisons de notre mieux pour changer l’image (de notre pays). Malheureusement, dans les médias, on continue de montrer des photos d’archives » du génocide, regrette Mme Rugamba. Difficile cependant d’oublier ces massacres qui hantent encore le pays. Le Kivu Sun, « le paradis » selon le panneau à l’entrée de cet hôtel, fut pendant quelques semaines le quartier général de l’ancien gouvernement génocidaire. Et même l’office du tourisme propose une visite du mémorial du génocide dans son tour de la ville de Kigali.
Le Rwanda, tristement célèbre pour le génocide en 1994 d’environ 800 000 personnes, cherche à changer son image en devenant une destination privilégiée pour le tourisme haut de gamme grâce à ses paysages à couper le souffle et ses gorilles de montagne, espèce rarissime.
« Le Rwanda est connu pour des raisons négatives : le génocide qui a été perpétré ici il y a dix...