Noël, jour de fête pour les familles, jour d’espérance pour les délaissés

Lors de la fête de Noël, on peut observer deux réactions différentes, selon les individus. Pour la première catégorie, en cette sainte nuit, dans l’éclat de la liturgie, dans les lumières des chants et des prières à l’intérieur des églises, et dans le cœur des fidèles et des familles, c’est le moment attendu pour élever en chœur son esprit vers Dieu et Le remercier pour Sa venue et Sa rédemption. Puis, après la messe, c’est le moment des retrouvailles familiales et, à la maison, la distribution des cadeaux. Pour la seconde catégorie de personnes, les isolés, c’est un moment de plus grande détresse. Chrétiens ou non- chrétiens, combien attendent, surtout cette nuit-là, que quelqu’un vienne briser leur angoissante solitude ? Oui, Dieu vient aussi dans le cœur de tous ceux qui appellent, mais parfois n’osent plus espérer qu’Il réponde. Pour ces deux catégories de personnes, Noël est à la fois l’éclatante manifestation de la joie qu’un Sauveur nous est né et la révélation de notre détresse, de cette solitude universelle qui est le reflet de l’état de l’humanité. La souffrance de l’homme – plongé dans les tourments de son existence quotidienne à Beyrouth, Bagdad, Bombay ou Bali… – a besoin, pour sortir de cette situation profondément douloureuse, de sentir la présence d’un Dieu miséricordieux, de Lui demander qu’Il nous permette de sentir sa présence. Elle deviendra source de paix et de joie intérieure. Dans ce monde défiguré par la haine, la malice politique et diplomatique, la guerre, la torture, l’injustice sociale, la faim, l’exploitation des enfants sous toutes ses formes, la prière pousse le croyant à se tourner vers le Messie ; elle peut aussi le conduire au désert pour « pérégriner » dans la démarche d’une réconciliation personnelle. Ce soir, le bruit et la fureur du monde devront céder le pas à une actualité plus mystérieuse, l’événement de Noël qui annoncera aux hommes de bonne volonté que la prière du pauvre sera exaucée par nous et grâce à nous. Puissions-nous ne pas oublier d’en être les témoins auprès de ceux qui frappent à nos portes et tendent la main pour demander notre aide. Sylvain THOMAS