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Actualités - CHRONOLOGIE

L’affaire pourrait déboucher sur l’inculpation de hauts responsables de l’Administration US Le « Plamegate » relance la bataille entre les pro et les antiguerre

La tension monte dans l’Administration Bush, qui attend d’un jour à l’autre la fin de l’instruction sur une fuite médiatique, apparemment organisée par la Maison-Blanche, pour faire taire une critique de la guerre en Irak. La Maison-Blanche s’efforçait toujours hier de faire bonne figure, son porte-parole opposant un inébranlable « sans commentaire » aux questions insistantes des journalistes. « On se concentre sur les priorités des Américains », a assuré le porte-parole présidentiel Scott McClellan, arborant un grand sourire. « Bien sûr, nous suivons les informations, mais tout le monde a beaucoup de travail. » L’affaire, qui remonte à l’été 2003, met en cause le stratège du président Bush, Karl Rove, et le directeur de cabinet du vice-président Richard Cheney, Lewis Libby. Des journalistes ont indiqué s’être entretenus avec eux de l’agent de la CIA Valerie Plame, dont l’identité a été divulguée dans la presse après les interrogations publiques de son mari, le diplomate Joseph Wilson, sur de « faux prétextes » invoqués par le gouvernement pour envahir l’Irak. M. Cheney est également directement mis en cause pour avoir publiquement assuré qu’il ignorait tout de M. Wilson. Le New York Times affirme au contraire qu’il avait parlé du couple Plame-Wilson avec M. Libby bien avant le début de l’affaire. Le mandat de la chambre d’accusation réunie régulièrement sur l’affaire, censée déterminer s’il y a lieu de prononcer des inculpations et d’organiser un procès, expire demain. À moins que le procureur indépendant dirigeant l’enquête, Patrick Fitzgerald, décide de la prolonger, des inculpations pourraient être prononcées avant le week-end. Sans attendre, l’opposition démocrate pilonne l’Administration de critiques, remettant en cause le bien-fondé de la guerre en Irak, qui devient de plus en plus impopulaire. « Nous ne savons pas encore s’il y a eu un délit qui puisse faire l’objet d’un procès, mais pour l’affaire Plame, et pour avoir induit le pays en erreur afin de le mener en guerre, l’Administration sera inculpée devant le tribunal de l’histoire », affirme l’ancien candidat à la présidentielle John Kerry. À la Chambre des représentants, les débats du jour ont été partiellement éclipsés par l’affaire. « Il est temps que quelqu’un à la Maison-Blanche rende des comptes pour ce scandaleux abus de pouvoir », s’est exclamé le démocrate Bob Filner. Le procureur Fitzgerald devait réunir la chambre d’accusation hier, mais de source proche de l’enquête, aucun développement majeur n’était attendu pour la journée. Il est illégal aux États-Unis de trahir intentionnellement l’identité d’un agent secret de la CIA, mais ce délit pourrait s’avérer difficile à prouver. Si des inculpations sont prononcées, elles pourraient aussi porter sur des questions de procédure, comme faux témoignage ou entrave à la justice. L’ex-ambassadeur Joseph Wilson, ayant constaté, lors d’une mission au Niger à la demande de la CIA, l’inexistence d’un trafic nucléaire avec l’Irak, avait accusé l’Administration d’avoir exagéré la menace représentée par le régime de Saddam Hussein pour entrer en guerre. Huit jours plus tard, en juillet 2003, un éditorialiste conservateur avait cherché à le discréditer en assurant qu’il n’avait dû qu’à sa femme, Valérie Plame, de partir en mission pour la CIA.
La tension monte dans l’Administration Bush, qui attend d’un jour à l’autre la fin de l’instruction sur une fuite médiatique, apparemment organisée par la Maison-Blanche, pour faire taire une critique de la guerre en Irak.
La Maison-Blanche s’efforçait toujours hier de faire bonne figure, son porte-parole opposant un inébranlable « sans commentaire » aux questions...