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Neuf mois après la « révolution orange », les accusations de corruption divisent le pays Iouchtchenko limoge tout le gouvernement ukrainien

Le président Viktor Iouchtchenko a limogé hier tout son gouvernement, espérant avec ce geste radical faire taire les accusations de corruption et mettre fin aux divisions de son équipe et à la première grave crise politique secouant l’Ukraine depuis la révolution orange. « Je signe l’ordre de démission du gouvernement », a annoncé à la télévision M. Iouchtchenko. Pour remplacer Ioulia Timochenko, charismatique pasionaria de la révolution orange, M. Iouchtchenko a nommé Premier ministre par intérim un de ses alliés de longue date, Iouri Ekhanourov, actuel gouverneur de la région de Dnipropetrovsk (Est). Économiste réformateur et ayant une longue expérience politique, M. Ekhanourov, 57 ans, est une personnalité modérée. Parallèlement, le chef de l’État a démis de ses fonctions l’influent chef du Conseil de sécurité nationale, Petro Porochenko, accusé par ses adversaires au sein du gouvernement d’avoir profité de ses fonctions pour s’enrichir. Il s’agit, a-t-il expliqué, de mettre un terme au conflit qui déchire les membres de la coalition au pouvoir et commence à gêner la réalisation des objectifs fixés, alors que les réformes stagnent et que l’économie enregistre des signes de faiblesse. « Nous sommes face à un paradoxe, a-t-il dit. Des personnalités nouvelles sont arrivées au pouvoir, mais le visage du pouvoir n’a pas changé. L’Ukraine reste critiquée pour sa corruption et l’économie de l’ombre. » M. Iouchtchenko va procéder à des consultations durant les trois prochains jours pour retrouver une nouvelle unité et un « esprit d’équipe ». Mais la tâche s’annonce difficile, même si le président russe Vladimir Poutine assure que la situation n’est pas si grave. « Il ne faut pas dramatiser » la crise politique en Ukraine, a-t-il estimé depuis Berlin, ajoutant que le Kremlin apportait « son soutien au peuple et à la direction ukrainiens ». C’est la démission samedi dernier du secrétaire d’État Olexandre Zintchenko, accusant M. Porochenko de corruption, suivie hier par celles d’autres responsables, qui a mis sur la place publique les vives rivalités divisant l’élite politique ukrainienne. En particulier, la lutte opposant le clan de Mme Timochenko, une libérale jouissant d’un fort soutien populaire, à celui de M. Porochenko, ancien oligarque ayant des appuis au sein des forces de sécurité, dont la nomination visait à assurer un contrepoids aux ambitions de Mme Timochenko. La crise est de fait loin d’être terminée. Le chef des services de sécurité (SBU), Olexandre Tourtchinov, allié de Mme Timochenko, a estimé que le limogeage du gouvernement mettait « en danger la sécurité nationale » et a démissionné. Le leader de la révolution orange, dont la cote de popularité a baissé, doit renouer avec la confiance, lui qui a fait de l’intégrité son credo depuis son arrivée au pouvoir en janvier 2005 et entend faire entrer son pays dans l’Union européenne.
Le président Viktor Iouchtchenko a limogé hier tout son gouvernement, espérant avec ce geste radical faire taire les accusations de corruption et mettre fin aux divisions de son équipe et à la première grave crise politique secouant l’Ukraine depuis la révolution orange. « Je signe l’ordre de démission du gouvernement », a annoncé à la télévision M....