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Actualités - REPORTAGE

Reportage - Les écolières du Liberia vendent leur corps pour payer leurs études

Jusqu’à 80 % des écolières de la capitale libérienne se prostituent pour pouvoir payer leur scolarité, qui représente leur seule chance de sortir de la pauvreté, a révélé lundi une étude de l’ONG Save the Chidren. « Nous avons interrogé plus de 300 filles sur une période de cinq mois, et à l’origine nous n’avions pas conscience de ce problème », explique la porte-parole de l’organisation basée à Londres, Pippa Ranger. « Peu à peu, les témoignages recueillis ont fait apparaître un chiffre de 60 % à 80 % (d’écolières se prostituant), ce qui démontre que c’est un problème répandu, avec des conséquences allant au-delà de l’éducation », poursuit-elle. L’étude de Save the Children révèle la grave crise traversée par le Liberia, pays d’Afrique de l’Ouest où se tiendront, le mois prochain, des élections censées mettre fin à une guerre civile qui a fait des milliers d’orphelins depuis 14 ans. « Si tu n’es pas aidé, l’école coûte cher », témoigne Anita, 18 ans, qui ne souhaite pas révéler son nom de famille. « Parfois je vais avec des garçons qui me donnent de l’argent, parfois je mendie dans la rue », poursuit-elle, dans un centre d’éducation créé par Save the Children. Anita gagne 100 à 200 dollars libériens, soit 1 à 3 euros, en couchant parfois avec quatre ou cinq hommes par jour. Cela lui laisse à peine de quoi manger un bol de riz, une fois l’école payée. 60 millions de filles privées d’éducation Selon l’enquête de Save the Children, les hommes préfèrent généralement les filles plus jeunes, parfois âgées de 12 ans, qui sont moins chères, moins réticentes et moins susceptibles d’avoir contracté le virus du sida que leurs aînées. Dans les rues sans éclairage de Monrovia, beaucoup de filles craignent de se faire attaquer. « J’ai peur que quelqu’un me tue. Parfois ils me frappent, mais ça va si je reçois de l’argent, car j’économise pour l’école », raconte Mary, 18 ans, qui se prostitue également depuis que son frère aîné a été tué et que son père a disparu dans la guerre civile. Même si certains hommes sont prêts à payer le double pour l’obtenir, Mary refuse toujours les rapports sexuels sans préservatif. « Ils me demandent, mais je dis non, explique-t-elle. Si je tombe enceinte, comme ferai-je pour retourner à l’école ? » L’étude publiée par Save the Chidren indique que 60 millions de filles à travers le monde sont privées d’éducation en raison de la pauvreté, de la guerre ou de la discrimination. Katharine HOURELD (Reuters)
Jusqu’à 80 % des écolières de la capitale libérienne se prostituent pour pouvoir payer leur scolarité, qui représente leur seule chance de sortir de la pauvreté, a révélé lundi une étude de l’ONG Save the Chidren.
« Nous avons interrogé plus de 300 filles sur une période de cinq mois, et à l’origine nous n’avions pas conscience de ce problème », explique la...