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La Syrie réclame des indemnités « pour les exactions commises contre les ouvriers syriens au Liban » Le renforcement des contrôles aux frontières est dû à la découverte d’armes, prétend Damas

Les autorités syriennes reviennent à la charge, affirmant que le renforcement des contrôles à la frontière est d’ordre sécuritaire. Damas occulte ainsi ses précédents arguments, notamment celui qu’elle invoquait auparavant au sujet d’une prétendue « réorganisation des douanes ». Ainsi, le journal du parti au pouvoir, al-Baas, a affirmé hier que les autorités syriennes ont renforcé les contrôles à la frontière libanaise il y a trois semaines, « après la découverte d’armes ». « La crise à la frontière est intervenue après la découverte d’armes et de personnes traversant la frontière » illégalement, assure le quotidien. Selon al-Baas, « les mesures prises par la Syrie pour mieux contrôler ses frontières ont été perçues par certains comme une démonstration de force devant un petit pays, et comme un moyen pour asphyxier le Liban et de se venger ». Ces mesures de sécurité vont constituer « un prétexte pour faire augmenter les pressions internationales » sur Damas, ajoute le journal. De son côté, le quotidien officiel as-Saoura révèle que la Syrie va réclamer au nouveau gouvernement libanais « des indemnités » pour les exactions dont les ouvriers syriens ont été victimes au Liban après l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. La Syrie va « entamer » avec le nouveau gouvernement libanais « des négociations sur des compensations aux ouvriers syriens qui ont été agressés », a indiqué la ministre des Affaires sociales et du Travail, Diala Haje-Aref, citée par le journal. « Ces compensations sont un droit, car il y a des morts et des personnes lésées. Elles seront acceptées par la partie libanaise comme le prévoient les relations diplomatiques entre les différents pays », a ajouté la ministre. Après l’assassinat de M. Hariri le 14 février à Beyrouth, des ouvriers syriens au Liban, dont le total est évalué à 300 000, ont fui le pays du Cèdre après que certains y eurent été agressés ou, selon les autorités de Damas, tués. « Il n’y a pas de raison politique derrière la démarche judiciaire syrienne », a par ailleurs indiqué la ministre, démentant que la Syrie « ait décidé de pratiquer une nouvelle politique avec le Liban ». « Des accords internationaux, auxquels adhèrent la Syrie et le Liban, prévoient de telles indemnités », a-t-elle poursuivi. Rappelons que Damas n’a pas manqué pour sa part de violer les accords, et traités bilatéraux et internationaux en imposant un blocus aux frontières avec le Liban, une mesure qui a entraîné une perte de plusieurs dizaines de millions de dollars pour l’économie libanaise. Évoquant, pour sa part, la crise des camionneurs bloqués depuis près d’un mois aux postes-frontières, le président de l’Association des industriels, Fadi Abboud, a estimé « qu’il ne faut pas négocier avec la Syrie d’une position de faiblesse, c’est-à-dire avant d’avoir trouvé un substitut ». M. Abboud a indiqué que le secteur du transport aérien a une capacité de chargement disponible de 250 tonnes « dont nous aurions dû bénéficier pour assurer le transport des produits périssables », a-t-il dit. Conversation téléphonique Siniora-Otari Dans le cadre d’une initiative humanitaire prise par l’Association des industriels, une délégation se rendra aujourd’hui aux deux postes-frontières officiels pour distribuer aux camionneurs des produits alimentaires en signe de soutien. Par ailleurs, quatre nouveaux pêcheurs, arrêtés par la Syrie pour avoir pénétré dans les eaux territoriales syriennes, ont été libérés au lendemain de la libération de deux autres pêcheurs d’origine syrienne. On ignore toujours le sort des trois derniers pêcheurs qui seraient toujours retenus par les autorités syriennes. De son côté, le Premier ministre Fouad Siniora a pris contact dans la soirée avec son homologue syrien, Mohammed Naji al-Otari. Les deux hommes ont longuement évoqué la question des relations bilatérales, insistant sur la nécessité de dépasser « les problèmes passagers qui entacheraient ces relations ». Les deux hommes se sont en outre engagés à œuvrer en faveur du règlement des problèmes à la frontière.
Les autorités syriennes reviennent à la charge, affirmant que le renforcement des contrôles à la frontière est d’ordre sécuritaire. Damas occulte ainsi ses précédents arguments, notamment celui qu’elle invoquait auparavant au sujet d’une prétendue « réorganisation des douanes ».
Ainsi, le journal du parti au pouvoir, al-Baas, a affirmé hier que les autorités...