Rechercher
Rechercher

Actualités

Dernière réunion, aujourd’hui, du Conseil des ministres du cabinet Mikati Projet de fusion et de privatisation de la radio et de la télévision libanaises

Le Conseil des ministres tiendra aujourd’hui, sous la présidence du général Émile Lahoud, sa dernière réunion. Dès la semaine prochaine, en effet, avec l’achèvement du processus électoral, le cabinet Mikati présentera sa démission au chef de l’État et sera chargé d’expédier les affaires courantes. À l’ordre du jour de la séance, aujourd’hui, 181 points. Dans leur majorité, ils portent sur des transferts de crédits, conformément à la règle du douzième provisoire, étant donné que le budget 2005 n’a pas encore été voté. L’ordre du jour comprend aussi : des dizaines de demandes d’enregistrement de titres de propriété résidentiels ou industriels à des ressortissants du Golfe ; l’approbation de plusieurs accords bilatéraux ; la prorogation de mandats de plusieurs conseils d’administration d’hôpitaux gouvernementaux ; la participation du Liban à des congrès internationaux et le déboursement d’honoraires d’avocats dans les procès relatifs au cellulaire. Le Conseil des ministres prendra connaissance, également, d’un projet de fusion et de privatisation de Radio-Liban et de Télé-Liban que présentera le ministre de l’Information Charles Rizk. Vestiges d’une autre époque ? Sous le titre « Vers la privatisation de l’information officielle », M. Rizk propose en effet la vente au secteur privé de la radio et de la télévision de l’État, vestiges selon lui d’une autre époque. Cette mesure permettrait de couvrir leurs énormes pertes. Dans les attendus du projet, M. Rizk remonte au 1er janvier 1961, date de création du ministère de l’Information. « À l’époque, explique-t-il, l’accent était encore mis sur l’importance de l’information officielle et du rôle de l’État dans l’orientation de l’opinion. Contrairement à ce que l’on croit, ce concept ne se limitait pas aux pays en voie de développement, mais aussi à des pays industrialisés comme la France, qui disposait encore à cette date d’un ministère de l’Information. » « Mais aujourd’hui, 45 ans plus tard, les choses ont changé du tout au tout, en raison d’abord de la révolution informatique, a enchaîné M. Rizk. En 1960, les fréquences radio et télévision étaient en nombre limité et l’État était encore susceptible de les contrôler. Mais aujourd’hui, le nombre de ces fréquences s’est multiplié presque à l’infini. Elles passent désormais aussi bien par les câbles téléphoniques que par les satellites. » « Cette évolution technologique, beaucoup de pays l’ont accompagnée d’une évolution juridique appropriée. Dans la plupart des pays, l’on s’est dirigé vers la suppression des ministères de l’Information et la privatisation de l’information », a poursuivi le ministre. « Au Liban, comme d’habitude, nous avons fait les choses à moitié. Nous avons autorisé la création de radios et de télévisions privées, vidant en grande partie le ministère de l’Information de ses fonctions et, pour commencer, de l’exclusivité de la diffusion sur les ondes hertziennes. En revanche, nous avons conservé le ministère de l’Information tel quel. Ainsi, au lieu de supprimer ce ministère, comme l’ont fait beaucoup de pays, nous en avons gonflé les effectifs. Ceux-ci sont passés de 500-600 à 1 100 aujourd’hui. » Une radio et des rats « C’est pourquoi j’ai proposé ce projet, a ajouté le ministre de l’Information. Il y a trois ans, nous avons construit une radio parmi les plus développées sur le plan technologique. Sa puissance est de 1 000 kilowatts et elle émet sur onde moyenne. Elle a coûté 7,5 millions de dollars. Elle est située à Wajh el-Hajar. Voici un an et demi que la station a été fermée. Elle est abandonnée aujourd’hui aux ravages de la poussière et des rats. Je considère que c’est un scandale, d’autant plus que 180 fonctionnaires touchent leurs salaires mais sont sans travail. » « Quant à la télévision, son fonctionnement est coûteux, faute de rentrées publicitaires. Aujourd’hui, les dettes se sont accumulées et sont devenues énormes. Depuis 1990, les pertes ont atteint 141 milliards de livres. » «Dans le projet de privatisation proposé, a conclu M. Rizk, l’État conservera ce qu’on appelle une “action d’or” qui lui permettra d’intervenir si des problèmes graves se posent, par exemple si les médias en question servent des intérêts hostiles au Liban. Il pourra aussi avoir son mot à dire sur le niveau culturel des émissions. Ces détails figureront au cahier des charges du projet, à condition aussi, pour les médias privatisés, de jouer un rôle de trait d’union entre le Liban et les pays d’émigration. »

Le Conseil des ministres tiendra aujourd’hui, sous la présidence du général Émile Lahoud, sa dernière réunion. Dès la semaine prochaine, en effet, avec l’achèvement du processus électoral, le cabinet Mikati présentera sa démission au chef de l’État et sera chargé d’expédier les affaires courantes. À l’ordre du jour de la séance, aujourd’hui, 181 points....