La Ligue maronite salue la participation massive des chrétiens aux élections

Le conseil exécutif de la Ligue maronite, présidé par l’ancien ministre Michel Eddé, a souligné hier le caractère « passager » des discours électoraux, saluant le rôle positif du gouvernement dans la gestion des élections, « ce qui a permis aux électeurs d’avoir une véritable pratique démocratique, malgré la mauvaise loi électorale ». « Le conseil est confiant que les réactions et les déclarations passionnées qui ont immédiatement suivi la troisième étape du scrutin s’inscrivent dans le cadre des discours électoraux passagers, qui disparaîtront rapidement avec la fin des élections. Ces pratiques sont courantes dans les pays démocratiques à travers le monde, comme la France, les États-Unis ou l’Angleterre », a affirmé le conseil dans son communiqué, avant de poursuivre : « Ceci est d’ailleurs confirmé par les positions plus modérées et plus calmes des personnes concernées au lendemain des élections, échangeant ainsi les félicitations loin des réactions tendues qui ont été jusqu’à évoquer une atmosphère de combat que les Libanais ont décidé de dépasser. Certaines alliances entre des parties qui se sont jadis fait la guerre montrent d’ailleurs clairement que l’entente nationale constitue désormais un choix définitif au Liban. » Le conseil a ensuite estimé que la concurrence acharnée lors des dernières journées électorales indique une bonne santé démocratique, contrairement à ce qui a eu lieu avec les grandes listes imposées ou préfabriquées. « La Ligue maronite exprime sa satisfaction face à la participation massive des chrétiens, et estime que cette participation montre bien que le temps du désespoir et du malaise qui a suivi l’accord de Taëf n’est plus. La Ligue souligne qu’avec la libération prochaine de Samir Geagea, le retour des déplacés et des disparus, et l’accomplissement de la réconciliation nationale, les Libanais auront définitivement tourné la page de la guerre », a ajouté la Ligue. Le communiqué a ensuite précisé que cette réconciliation nationale « ne signifie pas et ne doit pas signifier que nous soyons tous d’un même avis, ou membres d’un même bloc sous un même slogan ou dans un même parti, mais plutôt que nous puissions exercer en toute liberté le droit à la différence, au respect et à l’acceptation de l’autre, sans avoir recours aux inimitiés, à la violence ou à la contrainte pour imposer les convictions ». « Nous devrions tous, au contraire, distinguer entre, d’une part, la compétition loyale et souhaitée dans le cadre de la concurrence démocratique, et, d’autre part, l’animosité qui ne se fonde que sur la volonté d’éliminer l’autre », a souligné la Ligue, avant d’exprimer sa confiance de voir le peuple dépasser les dernières émotions électorales, et appelant les Libanais à l’ouverture et au dialogue.