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Actualités - OPINION

Le sort du régime se joue probablement dimanche au Nord

L’affaire se présente à peu près sous cet angle : sur le plan politique (mais surtout sur le plan psychologique qui compte beaucoup pour l’opinion), c’est fifty-fifty jusqu’à présent. Entre ceux qui veulent renverser le régime et ceux qui n’en voient pas la nécessité immédiate. C’est le scrutin de dimanche qui devrait peser sur la balance. Soit la maintenir en équilibre. Soit la faire pencher en faveur de l’opposition qui exige le départ. Soit favoriser les temporisateurs, qui se trouvent alliés, comme on sait, à des prosyriens évidemment opposés à la démission. Si ce camp l’emportait, le statu quo serait en principe maintenu. Avec la stagnation de la crise socioéconomique que cela pourrait impliquer. On a l’impression d’une redite : après le Mont-Liban, c’est maintenant le Nord qu’on qualifie de mère des batailles. Elle devrait trancher entre deux lignes politiques générales. Donc toutes les machines électorales, tous les potentiels se trouvent mobilisés à fond. Les aounistes, les haririens, les FL, les Syriens aussi s’activent, se mettent en campagne pour donner au Nord telle ou telle coloration politique dominante. Le test consiste à savoir si la déferlante aouniste va se prolonger au Nord, avec le même élan qu’au Mont-Liban. La nature du terrain, démographique, confessionnelle, clanique, est différente. Le Nord est connu pour un esprit quasi tribal exacerbé. Les leaderships sont d’ordre familial ou quelque chose d’approchant. Ainsi, c’est pratiquement dans une mentalité de large famille, plutôt que de parti, que les Forces libanaises de Geagea se meuvent dans leur fief. Il est très important pour cette formation de ne pas perdre là, face aux aounistes. Les FL doivent prouver leur force, à domicile pour ainsi dire. Sinon, leur présence sur la scène politique se trouverait très affaiblie, voire compromise. Pour en revenir à la question du régime, les élections du Nord détermineront la majorité parlementaire. Elles départageront donc, répétons-le, les partisans du changement et ceux qui veulent permettre au régime d’achever sa prorogation. Objectif naturel, à peine voilé, de la Syrie et de ses alliés locaux. En chiffres, les « renversants » ont obtenu jusqu’à présent 46 sièges : 19 à Beyrouth, 19 au Mont-Liban, 8 dans la Békaa. Évidemment, les éléments relevant du Hezbollah et d’Amal, élus au Sud ou dans la haute plaine, ne sont pour le moment classables dans aucun des deux camps. Ils se réservent le droit de choisir ultérieurement. À cette nuance près que Berry estime, pour le moment, qu’il faut laisser le patriarche Sfeir décider. Ce qui tendrait à favoriser les attentistes. Émile KHOURY

L’affaire se présente à peu près sous cet angle : sur le plan politique (mais surtout sur le plan psychologique qui compte beaucoup pour l’opinion), c’est fifty-fifty jusqu’à présent. Entre ceux qui veulent renverser le régime et ceux qui n’en voient pas la nécessité immédiate. C’est le scrutin de dimanche qui devrait peser sur la balance. Soit la maintenir en...