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Actualités - CHRONOLOGIE

Annan se dit « encouragé » par la mission de Roed-Larsen à Damas La composition et la représentativité du gouvernement, une des conditions de l’aide internationale au Liban

PARIS - d’Élie MASBOUNGI Les ambassadeurs de France, de Grande-Bretagne, de l’Union européenne et des USA au Liban ont poursuivi, mardi, leurs concertations sur le Liban, en présence de représentants d’organisations internationales et de délégués de la Banque mondiale. Les consignes étaient toujours à la discrétion et à la banalisation de cette rencontre au niveau de la communication officielle, tant au Quai d’Orsay qu’à l’Élysée où l’événement était le déjeuner de travail qui a réuni le président Jacques Chirac, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, et le Premier ministre britannique, Tony Blair. Des sources diplomatiques arabes bien informées ont laissé entendre que les discussions au palais des conférences de l’avenue d’Iéna (où se tient la conférence des ambassadeurs accrédités au Liban) et à l’Élysée ont porté principalement sur les problèmes du règlement de la dette publique libanaise, des réformes attendues de Beyrouth et de l’aide socio-économique que le Liban se doit d’apporter aux réfugiés palestiniens. Pour les participants à ces réunions, il s’agissait d’accorder les violons des grandes capitales, de Bruxelles et de New York, sur ce qu’il convient de faire pour aider le Liban à bien redémarrer au lendemain des législatives qui déboucheront sur l’élection d’une Assemblée nationale libre de ses décisions, à même de donner au pays son premier gouvernement hors de la pression syrienne. Selon un ambassadeur arabe, les entretiens ont avancé rapidement lorsque la question de l’aide financière a été évoquée, notamment les moyens de régler le problème de la dette extérieure et l’aide urgente aux populations de cinq camps palestiniens qui ont été clairement cités. Cela signifie, toujours selon le diplomate, que Washington, Paris, Londres et Bruxelles ont maintenant des vues concordantes et claires sinon sur la méthode et les moyens d’aider financièrement le prochain gouvernement de Beyrouth, du moins sur l’engagement de ces quatre capitales à tenir leurs promesses telles que formulées lors des conférences de Paris I et Paris II. Les quatre capitales sont même prêtes à « prendre des risques » en atténuant les exigences en matière de gages politiques, notamment en ce qui concerne le désarmement du Hezbollah. Par contre, les ambassadeurs ont proposé qu’un calendrier soit présenté pour le désarmement du « Parti de Dieu » suite à un dialogue interlibanais. On croit savoir par ailleurs que les ambassadeurs de France, Bernard Émié, et des États-Unis, Jeffrey Feltman – qui a regagné Beyrouth en fin d’après-midi – ont longuement échangé leurs vues et commentaires, mais aussi leurs inquiétudes, concernant la période postélectorale, tout en se félicitant du climat qui a prévalu au cours des trois premières phases de la consultation populaire au pays du Cèdre. En tout état de cause, la deuxième journée de la rencontre quadripartite sur l’avenir immédiat du Liban semble confirmer l’impression qu’une conférence internationale sur le pays sera convoquée dans quelques semaines à Paris en présence d’un grand nombre de pays donateurs, d’organismes internationaux et de hautes instances économico-financières. Encore faut-il, toujours selon ce diplomate arabe, que le nouveau gouvernement libanais soit crédible, représentatif et même – si possible – soutenu par tous les groupes parlementaires qui se formeront avec plus de précision au début de la semaine prochaine. Entretien téléphonique Chirac-Moubarak Au cours d’un point de presse, le porte-parole du Quai d’Orsay a déclaré, toujours à propos des concertations diplomatiques sur le Liban qu’il s’agissait d’une réunion « au niveau des fonctionnaires à laquelle ont participé un certain nombre d’organisations internationales avec pour but de réfléchir et d’anticiper d’éventuelles demandes qui pourraient être adressées par le gouvernement libanais, après les élections et après la formation d’un gouvernement ». Le porte-parole a ajouté qu’il s’agissait de voir comment la communauté internationale pourrait se préparer à soutenir les réformes à la fois politiques et économiques qui seront proposées par les nouvelles autorités libanaises. Il a ajouté : « Il appartient à ces autorités, bien sûr, de définir leurs orientations ainsi que les domaines dans lesquels elles souhaitent faire porter les réformes. La communauté internationale doit manifester une disponibilité, le moment venu, à soutenir ces réformes. » En réponse à la question d’un journaliste qui voulait savoir si la communauté internationale exigerait un changement de système de gouvernement au Liban, le porte-parole a déclaré : « Je ne vais pas entrer dans le détail de ce que cela signifie. Je ne crois pas d’ailleurs que les participants à la réunion ont abordé les thèmes que vous citez. Il faudra voir comment les autorités libanaises qui seront issues des élections se mettront en place, quel sera leur programme de gouvernement et quelles seront les réformes qu’elles souhaiteront, le moment venu, proposer. Il ne nous appartient pas de dicter à ces futures autorités leurs réformes, mais la communauté internationale appréciera, le moment venu, à quel point son aide est compatible avec le programme qui sera proposé par le futur gouvernement libanais. » Du côté de l’Élysée, le Liban n’était qu’un des sujets évoqués par MM. Chirac, Blair et Annan, ce qui n’a nullement atténué l’attention que le président français porte à l’égard de la nouvelle conjoncture libanaise. Celle-ci a d’ailleurs été évoquée au cours d’un entretien téléphonique entre les présidents Jacques Chirac et Hosni Moubarak. En quittant l’Élysée, le secrétaire général de l’Onu a déclaré qu’il a évoqué avec le président Chirac la résolution 1959 des Nations unies et la nécessité de l’appliquer intégralement. Interrogé au sujet de la mission de Terjé Roed-Larsen en Syrie, il y a trois jours, M. Annan s’est dit « très encouragé » par le rapport que son émissaire spécial lui a présenté à Paris, jugeant nécessaire d’œuvrer avec toutes les parties concernées par une application complète de la 1559. Le secrétaire général de l’Onu a indiqué qu’il avait déjà présenté au Conseil de sécurité un rapport sur le résultat du travail de l’équipe onusienne qui a vérifié sur le terrain le retrait de l’armée syrienne du Liban, précisant qu’il lui soumettra un autre rapport dans quelques mois. Il s’est déclaré par ailleurs optimiste sur l’avenir de la Syrie malgré le pessimisme exprimé à cet égard par certaines instances européennes et américaines.
PARIS - d’Élie MASBOUNGI
Les ambassadeurs de France, de Grande-Bretagne, de l’Union européenne et des USA au Liban ont poursuivi, mardi, leurs concertations sur le Liban, en présence de représentants d’organisations internationales et de délégués de la Banque mondiale.
Les consignes étaient toujours à la discrétion et à la banalisation de cette rencontre au niveau de...