Photographie « Au théâtre al-Madina jusqu’au 11 juin Hermel, Akkar, Denniyé: le regard de six photographes sur le «jurd» (photos)

Le théâtre al-Madina propose une exposition de photos du «jurd» libanais, organisée par l’association Mada, en partenariat avec la CD-Thèque et financée par l’Union européenne. Six photographes professionnels ainsi qu’une vingtaine d’amateurs ont participé à ce projet qui a pour but la promotion et le reboisement de cette région libanaise. Une manifestation qui se déroulera jusqu’au 11 juin. «Jourds» est un événement qui s’inscrit dans l’action globale d’une ONG, Mada, active au Liban depuis 2000 et dont l’objectif est « de développer des liens durables entre les communautés locales et leur environnement naturel pour la satisfaction de leurs besoins quotidiens », explique Isabelle Peillen, qui travaille pour cette ONG Durant l’été et l’automne 2004, Mada a organisé une campagne photos dans le vaste territoire des «jurds» du Liban-Nord. Six photographes professionnels ont répondu à cet appel : Nadim Asfar, Houda Kassatly et Reine Mahfouz (Liban), Olivier Brouwers (Belgique), Christine Delpal (France) et Mohammed al-Roumi (Syrie). Ainsi que vingt amateurs, dont trois ont été retenus par le jury: Rudi Bou Chebel, Rasha Kahil et Rajwa Tohmé. Après avoir séjourné une dizaine de jours dans ce milieu aux reliefs vierges, côtoyé paysans et agriculteurs et s’être familiarisés avec leurs habitudes, ils ont tenté, à leur manière, de reproduire cet univers isolé. Des thèmes divers Leur approche photographique aborde des thèmes divers: l’habitat traditionnel, la vie quotidienne ou l’agriculture. Et chacun a défini ses sujets de prédilection. Si l’intérieur coloré de l’habitant ainsi que sa manière de vivre ont retenu l’attention de Houda Kassatly, l’anthropologue Brouwers, lui, s’attarde davantage sur les scènes de la vie quotidienne des locaux. Une soixantaine de clichés de différents formats, en noir et blanc ou tout en couleurs, et l’on va à la découverte d’une région très peu ou mal connue, mais cependant dotée d’un patrimoine exceptionnel. On découvre là des populations qui alternent périodes de transhumance et d’autres d’habitation, dans des zones couvertes de neige une bonne moitié de l’année. On approche de près leurs coutumes ainsi que leur agriculture. Des visages d’enfants et de vieux ; des femmes accroupies qui cuisinent ou qui cueillent des choux dans un champ en camaïeu. C’est une mosaïque qui s’offre à l’œil curieux du visiteur, une invitation au tourisme intérieur enrichissant à plus d’un titre. Ces clichés qui seront édités sous forme de cartes postales et mis en vente contribueront au reboisement de chacune de ces régions photographiées. Une exposition qui se déroulera jusqu’au 11 juin. Colette Khalaf