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Le Premier ministre s’est entretenu avec le président Bachar el-Assad Double percée de Mikati à Damas : la révision des accords bilatéraux et la lumière sur le sort des détenus en Syrie

Le président syrien Bachar el-Assad et le Premier ministre Nagib Mikati, en visite hier à Damas pour la première fois en tant que chef du gouvernement – et pour la première visite d’un responsable libanais en Syrie depuis le retrait total des forces syriennes – ont annoncé hier la création d’une commission pour examiner les accords conclus entre les deux pays durant ces quinze dernières années ainsi qu’une autre chargée de trouver une solution au dossier des prisonniers libanais en Syrie. Deux questions qui sont soulevées pour la première fois à ce niveau tant sur le plan syrien que libanais. Une commission conjointe sera chargée d’« examiner des accords conclus entre les deux pays de manière (...) à ce qu’ils soient appliqués dans le respect de la souveraineté et de l’indépendance des deux pays », a indiqué M. Mikati lors d’une conférence de presse, à l’issue d’un entretien avec M. Assad. Ces accords seront « révisés afin de supprimer toute injustice qu’une des deux parties pourrait ressentir, et ce en faveur de relations plus transparentes et dans l’intérêt des deux pays », a affirmé un communiqué conjoint syro-libanais publié à la fin de la visite de M. Mikati. Les deux hommes, qui ont eu un entretien d’à peu près une heure, ont décidé en outre de créer une commission sur les détenus libanais en Syrie, grande première puisque jusqu’à présent, les autorités syriennes étaient dans la politique du déni. « La formation d’une commission conjointe syro-libanaise chargée de faire une enquête complémentaire sur les prisonniers libanais en Syrie » a donc été mise en évidence dans le communiqué. Dans ce cadre, le gouvernement libanais mettra à disposition du gouvernement syrien et du Conseil supérieur libano-syrien toutes les informations qu’il possède sur cette affaire, en l’occurrence le dossier élaboré par la commission d’enquête ministérielle présidée par M. Fouad el-Saad sous le cabinet Hariri, a noté M. Mikati. La question des ouvriers syriens travaillant au Liban a par ailleurs été évoquée. Ainsi « un bureau commun sera créé à la frontière afin d’enregistrer et de suivre les revendications des ouvriers syriens se rendant au Liban et les cadres libanais venant en Syrie pour y travailler », a dit M. Mikati. Jusqu’à présent, depuis 1990, les ouvriers syriens se rendant au Liban pour travailler pouvaient circuler librement et sans aucun contrôle de la part d’un organisme étatique. Il a également évoqué la question des étudiants syriens dans les universités libanaises, ainsi que des questions relatives aux transports et au transit des marchandises. Le communiqué commun annonce également « l’ouverture d’une enquête sur les agressions subies récemment par des citoyens syriens au Liban », à la suite de l’assassinat de Rafic Hariri, le 14 février dernier. Les deux parties ont évoqué également l’installation d’« un point de frontière commun » pour « faciliter le passage » des voyageurs et des marchandises. M. Mikati a précisé avoir parlé avec M. Assad de questions communes « sans jamais évoquer les questions intérieures libanaises », comme par exemple les élections législatives prévues à partir du 29 mai ou le retour du général Aoun. Il a toutefois indiqué avoir discuté des problèmes libano-syriens qui seront à l’ordre du jour de sa prochaine rencontre avec Kofi Annan, vendredi prochain, et de la situation régionale, notamment la 1559 et la commission d’enquête sur le retrait syrien. Aux yeux de M. Mikati, qui s’est félicité des « relations personnelles et d’amitié » qui le lient aux dirigeants syriens, notamment le président Assad, tous les problèmes entre les deux pays seront réglés « par la bonne volonté ». Interrogé sur l’établissement des rapports diplomatiques entre les deux pays, Nagib Mikati a répondu : « Le président Assad avait été le premier à en parler, il y a longtemps. Je pense que la décision appropriée sera prise au bon moment. » Sur la question de la présence de troupes syriennes à Deir el-Achaër, il a dit : « La première enquête des services de sécurité concernés a démontré que les forces syriennes sont en Syrie. Cette question est entre les mains des commissions sécuritaires. » Le Premier ministre s’est par ailleurs entretenu avec son homologue syrien, Mohammed Naji Otri, en présence du secrétaire général du Conseil supérieur libano-syrien, Nasri Khoury. Prenant la parole, M. Otri a mis l’accent sur l’attachement des deux États à régler tout ce qui empêche le développement de leurs relations. Un thème sur lequel Nagib Mikati a rebondi, en mettant en exergue le sentiment de « fraternité sincère » qui existe entre le Liban et la Syrie, et qui doit déboucher sur « plus de stabilité et de développement », a-t-il indiqué. M. Mikati a par ailleurs évoqué la nécessité de mettre en place des relations « plus solides » et « équilibrées », sur la base de Taëf et « du respect de l’indépendance et de la souveraineté des deux pays ».

Le président syrien Bachar el-Assad et le Premier ministre Nagib Mikati, en visite hier à Damas pour la première fois en tant que chef du gouvernement – et pour la première visite d’un responsable libanais en Syrie depuis le retrait total des forces syriennes – ont annoncé hier la création d’une commission pour examiner les accords conclus entre les deux pays durant ces...