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Actualités

Le sens d’une crise

La crise que le Liban vient de connaître reflète de manière évidente le malaise des régimes arabes. L’assassinat de Rafic Hariri aurait pu donner le signal d’un début de démocratie dans le monde arabe. Ce ne fut pas le cas… Cet état des choses n’est pas propre au Liban. En Égypte, par exemple, le mouvement « Kefaya » (Assez) a gagné la confiance de larges franges de la société égyptienne, en réunissant autour d’un même objectif – celui de la transition – islamistes, nassériens, socialistes et coptes. Le mouvement milite pour amener le président Hosni Moubarak à quitter le pouvoir, après vingt-quatre ans de règne. Le pari est de taille. Mais les autorités locales refusent tout contact avec ce mouvement, se contentant de « dialoguer » avec des partis-fantômes, tout en réprimant l’opposition légitime, dont la pierre angulaire est devenue justement le mouvement « Kefaya ». Tout cela donne l’impression que les leaders arabes, lorsqu’ils se réunissent, s’accordent sur un seul et unique sujet : ne pas céder à la rue. Il ne faut pas qu’il y ait de précédent, où, à l’instar de la révolution ukrainienne, le chef de l’Exécutif jette l’éponge suite à des pressions internes. Tel est l’état actuel du monde arabe. La solution ? Contrairement à ce que pensent plusieurs chroniqueurs et analystes arabes, la démocratie n’est pas une affaire nationale mais relève plutôt d’un intérêt commun des peuples. Suite à la décision prise par le président Moubarak d’autoriser la pluricandidature à la présidentielle, le journal al-Ghad (Demain), organe du parti du même nom, a écrit : « Il n’est pas vrai que M. Moubarak prend exemple sur le modèle tunisien. Car l’expérience tunisienne a été un succès, et ce contrairement aux objectifs de l’initiative de M. Moubarak. » Ces propos témoignent de la fissure au sein de l’opposition arabe. Nous pensons, au contraire, que notre lutte pour la démocratie doit nous unifier dans le sens que nous soyons solidaires, les uns avec les autres, et nous ne faisons pas d’enchères au nom de la démocratie. Il y va de l’intérêt et des peuples et du monde arabe. C’est une occasion en or. Opposants du monde arabe, unissez-vous ! Bassam BOUNENNI Chercheur et journaliste tunisien, membre du comité de rédaction de la revue française de géopolitique « Outre-Terre »
La crise que le Liban vient de connaître reflète de manière évidente le malaise des régimes arabes.
L’assassinat de Rafic Hariri aurait pu donner le signal d’un début de démocratie dans le monde arabe. Ce ne fut pas le cas…
Cet état des choses n’est pas propre au Liban.
En Égypte, par exemple, le mouvement « Kefaya » (Assez) a gagné la confiance de larges franges de la...