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Octane en emporte le vent

Incroyable, on se croirait au Liban ! Les grands bonnets-benêts de la République décrètent un prix bidon du bidon d’essence, les pompistes s’en tamponnent la citerne et Rafic à fric nous pompe l’air avec son numéro d’outragé en tirant une gueule de cinq pieds de long devant les caméras télé. Bouboule a pu ainsi mesurer son influence. Placée sous respiration artificielle par les Syriens, la classe politique, plutôt que de se pencher sur des questions aussi terre à terre que le prix de l’essence et du mazout, était vraisemblablement trop occupée à faire du vent en nous servant son analyse fine sur la boucherie de Rafah, la sauterie d’Abou Ghraib ou encore le verbiage autiste du sommet de Tunis. L’appel du large, encore et toujours ! Faut croire que question carburants, seuls les neurones du pouvoir ne carburent qu’à tarif réduit. Bon, maintenant que les phénix de la République ont décidé, en toute souveraineté, que désormais le prix de la flotte à brûler sera chez nous le moins cher au monde, il ne reste plus qu’à attendre voir d’où Senior Siniora va pomper le pognon pour financer ce nouveau trou dans sa calebasse du pauvre. Les barons du gouvernement connaissent sans doute la musique, mais pas bien la chanson. S’il leur reste un éclair de lucidité, ils pourraient peut-être commencer par purger une partie de la taxe exorbitante sur les carburants, ce bon vieux programme « pétrole contre pourriture » dont les revenus sont aussi volatils que le contenu. Et profiter aussi de l’occase pour tailler dans la mauvaise graisse de l’Administration, un serre-vis public où les emplois fictifs ponctionnent plus de la moitié du budget de l’État. Ou encore virer les bidasses statiques jouant les pots de fleurs devant les bâtiments officiels et les clapiers de luxe des croûtons de la politique. Une ornementation kitsch qui doit déjà coûter un œil. Mais ce serait sans doute trop demander à des ministres dont le carrosse et le chauffeur ne s’arrêtent jamais à la pompe. Gaby NASR
Incroyable, on se croirait au Liban ! Les grands
bonnets-benêts de la République décrètent un prix bidon du bidon d’essence, les pompistes s’en tamponnent la citerne et Rafic à fric nous pompe l’air avec son numéro d’outragé en tirant une gueule de cinq pieds de long devant les
caméras télé. Bouboule a pu ainsi mesurer son influence.
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