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La liberté ou la mort ?

Par Alexandre NAJJAR Avocat et écrivain Le président Rafic Hariri est mort pour avoir défendu « une certaine idée » du Liban, parce qu’il représentait une force capable de remettre en question l’ordre établi et de permettre l’application de la résolution 1559 de l’Onu qui indisposait ses adversaires. Certes, l’ancien Premier ministre n’a jamais adopté en public de positions extrémistes, soucieux de ne pas embarquer la communauté sunnite du Liban – traditionnellement modérée – dans une aventure aux conséquences imprévisibles. Mais il a toujours affirmé son attachement à l’indépendance du pays, et œuvré discrètement, avec ses alliés, au retrait des troupes étrangères du Liban en application des accords de Taëf dont il était l’artisan. En saluant son attachement à la démocratie et à la souveraineté du Liban, le président Chirac ne s’est pas trompé. Rafic Hariri a sans doute commis des erreurs, mais il avait, admettons-le, une envergure qui fait défaut à la plupart de nos politiciens. Comme Béchir Gemayel, comme René Moawad, assassinés à un moment crucial de l’histoire du Liban, il a été éliminé à l’heure où, pour une fois, les Libanais se rencontraient autour d’un projet commun : recréer l’indépendance du pays, obtenue au forceps en 1943 et malmenée depuis par ceux qui s’accommodent mal de la souveraineté du Liban. À l’époque de la guerre d’indépendance grecque, les palikares avaient pris pour devise : Eleftheria i thanatos ! – la liberté ou la mort. Rafic Hariri, Marwan Hamadé – sauvé par la Providence –, Bassel Fleyhane... ont payé de leur sang le prix de leur attachement à la liberté. D’autres, en prison ou en exil, expient des crimes imaginaires. Mais que les Libanais se rassurent : la liberté vaincra. Parce qu’elle est, comme l’affirmait Camus, « la seule valeur impérissable de l’histoire ».
Par Alexandre NAJJAR
Avocat et écrivain

Le président Rafic Hariri est mort pour avoir défendu « une certaine idée » du Liban, parce qu’il représentait une force capable de remettre en question l’ordre établi et de permettre l’application de la résolution 1559 de l’Onu qui indisposait ses adversaires. Certes, l’ancien Premier ministre n’a jamais adopté en public de...