Rechercher
Rechercher

Actualités - RENCONTRE

Rencontre - À quinze ans, la championne libanaise a décroché une médaille d’or du tir aux Jeux panarabes Ray Bassil, la fille qui tire plus vite que son ombre (Photo)

Depuis quelques mois, le monde du sport libanais en général, celui du tir en particulier est en ébullition. En effet, en octobre 2004, une jeune Libanaise a créé la sensation aux Jeux panarabes d’Alger en décrochant haut la main une médaille d’or en trap (fosse olympique), supplantant en finale la Marocaine Misfiwi, avec 60 réalisations contre 50 pour sa rivale. Récemment, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Sebouh Hovnanian lui a remis un fusil professionnel pour l’encourager dans ses efforts. Dans le même esprit, le président de la République vient de lui décerner une distinction honorifique. Cette jeune fille calme et appliquée poursuit tranquillement ses études (elle est en classe de première) à l’école Centrale à Jounieh. Constamment entourée par ses parents qui veillent jalousement sur elle, elle est entraînée par son père, un ancien champion de tir. Ray Bassil a reçu L’Orient-Le Jour dans une rencontre exclusive L’Orient-Le Jour : Ray, à quel âge avez-vous tenu un fusil pour la première fois ? Ray Bassil : La première fois, j’avais huit ans. C’était à l’occasion d’une partie de chasse avec mon père. Par la suite, je n’ai plus tiré, jusqu’à l’âge de 14 ans. O-J : Est-ce que vous avez tout de suite senti que vous aviez un don pour tirer ? R.B. : Au fait, il m’a fallu deux semaines. Au début, j’aimais bien tirer par plaisir surtout, mais comme je m’améliorais au fil des jours, j’ai vite réalisé que je me débrouillais plutôt bien pour une amatrice. Le reste est venu très vite. C’est ainsi que j’ai commencé à participer à plusieurs concours locaux. O-J : À quand remonte votre première participation dans un concours international ? R.B. : C’était l’année passée en Égypte, à l’occasion d’un Grand Prix. J’avais tout juste quinze ans. Pour l’anecdote, j’étais dans un groupe où la plus jeune avait 29 ans. O-J : Mais la véritable consécration tout de même, vous l’avez vécue aux Jeux panarabes en Algérie, non ? R.B. : Tout à fait. Il s’agissait de la première compétition de tir pour filles, dans le monde arabe. En finale, j’ai battu la Marocaine Misfiwi. O-J : Qu’avez-vous ressenti après avoir remporté la medaille d’or à Alger ? R.B. : Une immense fierté ! C’est vrai que j’étais très motivée et confiante en mes chances, mais le fait de s’imposer de cette manière aux Jeux panarabes représente pour moi un bonheur suprême. O-J : Quels sont vos projets pour cette saison ? R.B. : Fin mars, je vais à Chypre pour participer au Victory GP. En mai, l’ISSF World Cup à Rome, ensuite le GP de Munich en juin avant le grand rendez-vous de la saison à Almeria (Espagne) du 23 au 29 juin pour les Jeux méditerranéens. O-J : Il y a quelques semaines, le ministre de la Jeunesse et des Sports vous a remis un fusil. En quoi diffère-t-il de celui que vous utilisiez jusqu’à présent ? R.B. : C’était un bon fusil, mais d’un modèle largement dépassé maintenant. Le nouveau est vraiment professionnel. Je remercie particulièrement à cet égard le ministre Hovnanian pour le soutien qu’il m’a apporté avec ce cadeau. O-J : Est-ce devenu coûteux de s’entraîner au tir dans un pays qui a vécu 15 années de guerre ? R.B. : Beaucoup. Il faut savoir que c’est un sport excessivement cher. Pratiquer ce sport à un niveau professionnel nécessite un budget important dans la mesure où il faut tirer en moyenne 100 cartouches par jour, pour avoir un entraînement digne de ce nom. O-J : À ce propos, comment vous débrouillez-vous pour trouver les fonds nécessaires à vos entraînements et voyages ? R.B. : La chasse aux sponsors est un exercice pénible au Liban. Il faut avoir gagné une compétition internationale pour espérer récolter un sponsor important. Or, comment s’imposer à un concours international sans avoir un minimum de soutien ? C’est la grande question. Cependant, je reste confiante de trouver des sponsors au Liban tout en espérant aussi trouver l’appui nécessaire auprès de l’État. Propos recueillis par Makram HADDAD
Depuis quelques mois, le monde du sport libanais en général, celui du tir en particulier est en ébullition. En effet, en octobre 2004, une jeune Libanaise a créé la sensation aux Jeux panarabes d’Alger en décrochant haut la main une médaille d’or en trap (fosse olympique), supplantant en finale la Marocaine Misfiwi, avec 60 réalisations contre 50 pour sa rivale.
Récemment, le...