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Actualités - CHRONOLOGIE

Les décideurs gagnants sur presque tous les tableaux

C’est un double paradoxe. D’abord, une échéance dite apolitique qui modifie le paysage politique. Ou à tout le moins ses perspectives. Ensuite, un catalyseur, un tuteur, qui, en s’interdisant d’imposer des solutions toutes faites, en limitant son engagement, son investissement direct, rafle pratiquement toutes les mises. En effet, leurs hérauts habituels confirment en chœur que le rôle des Syriens se limite, cette fois, à prévenir des affrontements trop acérés. Ils émoussent du même coup les débordements et les percées de certains. De manière à ce qu’en fin de compte nul ne puisse se targuer d’un triomphe total, allant jusqu’à l’éviction de l’adversaire. Ou permettant une exploitation fructueuse dans les échéances à venir, la présidentielle et les législatives. En apparence, et compte tenu de la sensibilité particulière d’une région comme le Sud, la Syrie n’a délivré qu’un seul mot d’ordre : ne touchez pas à la sécurité. Mais en réalité, à en croire un opposant, le message que son abstention implique se résume ainsi : battez-vous les uns contre les autres. Il en restera toujours quelque chose pour moi... En tout cas, vues sous un angle purement local, les cartes sont maintenant plus brouillées qu’auparavant. Les tests du Mont-Liban, de Beyrouth et de la Békaa ont dégagé d’imprévisibles antagonismes et autant d’improbables alliances. Grosso modo, et là se retrouve l’intérêt des tireurs de ficelles, ou des Jivaros, la plupart des fortes têtes ont subi une nette réduction. Sans aller, cependant, jusqu’à l’humiliation pure et simple. L’opposition en tant que bloc cohérent (mais elle y a largement mis du sien) se retrouve en équilibre instable. Il lui est désormais assez difficile, Kornet Chehwane en tête, de soutenir qu’elle représente à plein la rue chrétienne. Que ses pôles sont plus populaires que les figures de proue loyalistes. Qui ont, en effet, fait acte de présence avec éclat au Mont-Liban. Et qui ont joué principalement les familles. À un moment où la Rencontre étalait ses divergences avec d’autres forces ainsi que les contradictions opposant ses propres membres. En face, les empires électoraux de Hariri et de Berry, sans être tout à fait engloutis, ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. Le président du Conseil a dû de la sorte composer à Beyrouth autant avec Tammam Salam qu’avec le club des six partis. Quant au président de la Chambre, il a subi des déroutes marquées (et avouées) en s’apprêtant en outre à perdre la primauté électorale au Sud. Pour les deux personnalités, que l’adversité rapproche d’ailleurs, les perspectives, en termes de législatives, ne s’annoncent pas des plus riantes. Surtout qu’il est de plus en plus question de façonner une nouvelle loi électorale privilégiant la petite circonscription. Ce qui signifierait la fin des parachutages massifs, des bus et autres bulldozers. Et des grands blocs à la Chambre, où la troïka Berry-Hariri-Joumblatt fait la loi. Il ne devrait donc plus y avoir à l’avenir d’axes dominants. Mais toute une constellation d’alliances, plus ou moins stables, entre une multitude de groupes. Aux idéologies parfois divergentes, mais qui se trouveraient contraints de passer un contrat à des fins de défense d’intérêts localisés. Il reste cependant à savoir si de ce magma pourraient éventuellement émerger des fronts élargis. La réponse est en (grande partie) chez les décideurs. Plus maîtres du jeu que jamais, au vu des municipales. J. I.
C’est un double paradoxe. D’abord, une échéance dite apolitique qui modifie le paysage politique. Ou à tout le moins ses perspectives. Ensuite, un catalyseur, un tuteur, qui, en s’interdisant d’imposer des solutions toutes faites, en limitant son engagement, son investissement direct, rafle pratiquement toutes les mises.
En effet, leurs hérauts habituels confirment en...