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SÉCURITÉ - Un tué et deux blessés dans une affaire de vendetta Fusillade hier devant le Palais de justice à Beyrouth (Photo)

Un tué et deux blessés, hier, devant le Palais de justice, à Beyrouth. L’histoire est celle d’une vieille vendetta entre les familles Kadi et Hijazi, originaires de Deir Nbouh (caza de Zghorta). L’affaire remet surtout en question la sécurité à l’intérieur et dans le périmètre des Palais de justice. Car depuis quelques années, que ce soit à Saïda, à Beyrouth ou à Zahlé, les magistrats ne sont plus à l’abri des agressions. En juin 1999, quatre juges avaient été assassinés en plein tribunal à Saïda. Trois ans plus tard, un jeune magistrat avait été grièvement blessé au Palais de justice de Beyrouth, lors d’une fusillade. L’été dernier, une femme juge avait été agressée dans son bureau, au Palais de justice de Zahlé. Hier, l’agression ne visait pas un juge, mais un prévenu, Khodr Abdelkader Hijazi, qui a succombé à ses blessures, peu après son transport à l’hôpital, et deux de ses proches. En tout, trois personnes ont été victimes du plaintif, Moustapha Ali Kadi, qui a décidé – comme c’est la coutume pour plusieurs clans du Liban-Nord et de la Békaa – de se faire justice lui-même. Les familles Hijazi et Kadi sont originaires de Deir Nbouh et l’histoire remonte à 1997, quand le clan Kadi avait porté plainte contre le clan Hijazi, pour meurtre. Et parce qu’auprès des clans et des tribus, c’est la loi du talion qui est toujours de mise, et parce que « le sang ne peut être lavé que par le sang », sept ans plus tard, malgré une première condamnation de l’auteur du meurtre, l’affaire était toujours devant les tribunaux… Hier à midi, à la cour d’appel de Beyrouth, peu avant la levée de la séance, ajournée pour le 10 mars, Moustapha Ali Kadi (34 ans), partie plaignante, a quitté la salle du tribunal. Il a pris sa voiture, une BMW 320 grise, et il a attendu – sans descendre du véhicule –, la kalachnikov en main, la sortie de Khodr Hijazi (42 ans). Il était accompagné de deux hommes de son clan, Mahmoud Kadi et un autre qui n’a pas été identifié. Addoum : Un crime ordinaire Dès que Khodr, qui était accompagné de son père Abdelkader et de son neveu Sami Kadi (20 ans) – qui est aussi le cousin de l’auteur de la fusillade – eut franchi le portail du Palais de justice, Moustapha Kadi est descendu du véhicule et a tiré plusieurs rafales, atteignant les trois hommes de plusieurs balles dans le corps. Grièvement blessés, ils ont été transportés à l’hôpital de l’Hôtel-Dieu. Khodr Hijazi a vite succombé à ses blessures. Moustapha, lui, a pris la fuite. La police a installé un périmètre de sécurité autour du Palais de justice, un secteur de la capitale qui abrite également l’Ordre des avocats et les locaux de la Sûreté générale. Une zone soi-disant bien protégée… Ce n’est que vers 14h30, et à Jbeil, que les forces de l’ordre ont arrêté Moustapha Kadi. Ce dernier, qui rentrait à Deir Nbouh, voulait venger à sa manière la mort de ses parents Ibrahim et Jamilé, que Khodr Hijazi avait tués, en 1997. Avant la plainte déposée par le clan Kadi auprès de la cour d’appel de Beyrouth, le tribunal pénal du Liban-Nord avait condamné Khodr Hijazi à 15 ans de prison ramenés à 6 ans. Ce dernier avait déjà purgé sa peine. Hier, il était libre et il venait d’être entendu par la cour d’appel… Interrogé au sujet de la fusillade d’hier, le ministre de la Justice, Adnane Addoum, a indiqué qu’elle « constitue un crime ordinaire, relevant de vendettas ». Patricia KHODER
Un tué et deux blessés, hier, devant le Palais de justice, à Beyrouth. L’histoire est celle d’une vieille vendetta entre les familles Kadi et Hijazi, originaires de Deir Nbouh (caza de Zghorta). L’affaire remet surtout en question la sécurité à l’intérieur et dans le périmètre des Palais de justice. Car depuis quelques années, que ce soit à Saïda, à Beyrouth ou à Zahlé, les...