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Actualités - CHRONOLOGIE

Le patriarche maronite craint que le discours en vigueur « ces jours-ci » laisse des traces dans l’esprit de la population Sfeir : Les Libanais ont vécu dans l’entente tant que nul ne cherchait à semer la discorde entre eux (Photo)

Au lendemain des propos du Premier ministre Omar Karamé concernant les risques de zizanie et de guerre civile que porte en elle la résolution 1559, le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a exprimé hier sa « crainte de voir le discours en vigueur laisser des traces dans l’esprit des Libanais », affirmant que ces derniers « ont vécu, à travers les générations et durant des années, dans la convivialité et l’entente, tant qu’il n’y avait personne pour semer la discorde entre eux ». Mgr Sfeir s’exprimait ainsi devant une délégation d’officiers à la retraite du Mont-Liban (plus précisément du Chouf), présidée par le général retraité Hanna Abou Chacra. « Nous voulons, à travers le groupe ici présent qui représente la convivialité sous son meilleur jour, dissiper les fantasmes de ceux qui parient sur la déstabilisation de la formule délicate qui prévaut dans notre région », a affirmé le général Abou Chacra à l’adresse du patriarche maronite. « (...) La Montagne restera en pleine santé tant que ceux qui ont édifié sa réconciliation nationale continuent à veiller sur elle. Toutefois, nous ne vous cachons pas qu’au vu de ce qui se produit, de ce que nous voyons et de ce que nous entendons, nous craignons le mal et la haine qui sont distillés dans les officines ténébreuses. Hier, c’est la Providence qui a sauvé l’ancien ministre, le député Marwan Hamadé, d’une tentative de meurtre qui a tué son compagnon, Ghazi Bou Karroum. C’était là un message aux contours et aux objectifs clairs et nets. De nouveaux messages de terreur et de provocation, qui pourraient nous conduire vers des choses plus graves encore, nous sont adressés », a-t-il indiqué. Et de poursuivre : « Vous connaissez les particularités du Chouf, une région qui ressemble à une construction en arcade. Si la pierre angulaire s’écroule, c’est toute la construction qui s’écroule et, partant, toute la Montagne qui s’effondre. Et si la Montagne s’effondre, que restera-t-il du Liban ? C’est pourquoi, et pour prévenir tout mal qui nous guetterait, nous nous sommes rassemblés. Nous nous sommes regroupés pour œuvrer, individuellement et tous ensemble, pour immuniser notre société de la discorde, répandre l’éveil et consolider les liens, la solidarité et la confiance entre ses fils. » « Ainsi, nous serions en train de suivre la voie de votre réconciliation historique à Moukhtara, la grande réconciliation de la Montagne, lorsque vous avez lancé, avec Walid bey Joumblatt, le slogan suivant : “Tourner définitivement la page de la division”. Et c’est pour cela que nous œuvrons », a ajouté le général Abou Chacra, indiquant que la délégation avait pris la bénédiction de M. Joumblatt et qu’elle voulait celle du patriarche. Prenant la parole, Mgr Sfeir a répondu : « Ce qui vous taraude nous préoccupe aussi. Comme vous, nous craignons que le discours en vigueur ces jours-ci ne laisse des traces dans l’esprit de certaines personnes. » « Les Libanais ont vécu dans un climat d’entraide et de compréhension mutuelle à travers les générations et durant des années, tant qu’il n’y avait pas quelqu’un qui cherchait à semer la discorde entre eux. Rien ne nous sépare. Nous croyons tous en Dieu, même si chacun le fait en fonction de sa religion et de son rite. Mais nous croyons tous en Dieu et dans notre nation, le Liban, la nation de nos fils et de nos ancêtres. Nous souhaitons qu’elle reste après nous la nation de nos fils et de nos descendants », a souligné le patriarche maronite. Et de poursuivre, en s’adressant à la délégation : « Vous avez joué un rôle important, en tant que militaires à la retraite. Certains affirmaient que l’armée allait imploser, mais elle ne l’a pas fait, parce que vous vous êtes tous consacrés au service de la nation, malgré toutes les difficultés, tous les sacrifices et tous les dangers. Nous espérons que cette cohésion qui existe entre les Libanais demeurera, malgré l’action de certains qui cherchent à la défaire. » « Nous devons œuvrer de concert en faveur de cette nation qui est la nôtre. Nous n’en avons pas d’autre. Nous sommes un petit pays dont la population ne dépasse pas les quatre millions. Mais il s’agit d’une nation d’une grande valeur, ce à quoi le pape a fait allusion lorsqu’il a dit : “Le Liban est un petit pays, mais c’est un message de démocratie et de pluralisme religieux et culturel pour l’Orient et l’Occident” », a ajouté Mgr Sfeir. Le prélat maronite a par ailleurs reçu le ministre d’État, Youssef Salamé, puis le député Farès Souhaid, à la tête d’une délégation de la Rencontre de Notre-Dame de la Montagne, ainsi que des délégations de l’Association des commerçants de Jounieh et de Ftouh-Kesrouan, l’ancien secrétaire général du Bloc national, Jean Hawatt, l’ancien ambassadeur Simon Karam, membre du Rassemblement de Kornet Chehwane, et le ministre Karam Karam.
Au lendemain des propos du Premier ministre Omar Karamé concernant les risques de zizanie et de guerre civile que porte en elle la résolution 1559, le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a exprimé hier sa « crainte de voir le discours en vigueur laisser des traces dans l’esprit des Libanais », affirmant que ces derniers « ont vécu, à travers les générations et durant...