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Actualités - CHRONOLOGIE

L’Égypte confortée dans son rôle de médiateur dans la région

L’Égypte a été confortée en 2004, après la chute de Saddam Hussein en Irak et la disparition de Yasser Arafat, dans le rôle de « facilitateur » qu’elle aspire à jouer au Proche-Orient, dans un contexte de paix froide avec Israël. Le Caire aspirait à jouer ce rôle, consistant à mettre en relations les pays de la région avec Israël pour une résolution politique de leurs différends, depuis qu’il a signé un accord de paix avec son voisin hébreu, il y a 25 ans. Le refus arabe de négocier directement avec Israël, les avortements successifs des plans de règlement avancés pour la solution du conflit israélo-palestinien et les deux guerres d’Irak (1991 et 2003) avaient constitué des handicaps pour l’Égypte. À la demande de Bagdad et de Washington, Le Caire, réinvesti d’un rôle régional, a organisé les 23 et 24 novembre à Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge, la première conférence internationale sur l’Irak, avec la participation des pays voisins et des principaux chefs de la diplomatie mondiale. L’objectif de la conférence était de faciliter la tenue des élections générales en Irak le 30 janvier, nouveau pas, selon Bagdad et Washington, vers la restitution du pouvoir aux Irakiens et le rétablissement de la sécurité et de la stabilité dans ce pays. L’Égypte avait aussi, au cours du premier semestre 2004, joué un rôle important pour assurer le retour de l’Irak au sein de la Ligue arabe. Le président Hosni Moubarak, 76 ans, au pouvoir depuis 23 ans, tente aujourd’hui de jouer ce rôle de « facilitateur » pour rapprocher la Syrie et Israël, en vue d’un éventuel accord de paix. Le président syrien Bachar el-Assad a ainsi rencontré à plusieurs reprises ces derniers mois, en Égypte ou en Syrie, le président égyptien, alors que les relations entre Le Caire et Damas étaient très distantes du vivant de son père, le président Hafez el-Assad. L’Égypte s’emploie à convaincre les Israéliens des bonnes intentions de la Syrie dans sa volonté de reprendre ses négociations avec Israël, suspendues en 2001. Dans des récentes déclarations, Damas a laissé entendre qu’elle voulait chercher à conclure avec Israël un accord de paix, basé sur la normalisation totale des relations entre les deux pays contre la restitution du plateau stratégique du Golan, conquis en 1967 par Israël, qui l’a annexé depuis. Mais l’Égypte est surtout redevenue de fait le carrefour des propositions palestiniennes à destination d’Israël et des réponses faites en retour par les Israéliens. Le chef des services de renseignements égyptiens Omar Souleimane, dont les visites en Israël et dans les territoires palestiniens sont considérées comme des événements, joue un rôle capital dans ces échanges discrets. La disparition de Yasser Arafat et l’élection probable d’une nouvelle présidence de l’Autorité palestinienne sous la direction de Mahmoud Abbas (Abou Mazen) pourraient conforter un peu plus le rôle égyptien. Le Caire a d’ores et déjà commencé à former des policiers palestiniens pour leur confier la sécurité dans la bande de Gaza après le retrait d’Israël prévu en 2005. Il s’est dit prêt, à la demande d’Israël, à renforcer le contrôle de sa frontière avec les territoires palestiniens pour empêcher la contrebande d’armes. En même temps, les Palestiniens comptent sur les bonnes relations que l’Égypte entretient avec Washington pour relancer la « feuille de route », le dernier plan de paix parrainé par les États-Unis, l’Union européenne, la Russie et les Nations unies. Premier résultat tangible de ce repositionnement sur la scène stratégique, l’Égypte et Israël ont signé, le 14 décembre dernier, leur premier partenariat industriel et commercial stratégique, cosigné par les États-Unis. L’accord établit des zones industrielles qualifiées entre Israël et l’Égypte, assurant l’ouverture du marché américain, sans quota et sans droits de douane, aux produits fabriqués en Égypte dans ces zones.
L’Égypte a été confortée en 2004, après la chute de Saddam Hussein en Irak et la disparition de Yasser Arafat, dans le rôle de « facilitateur » qu’elle aspire à jouer au Proche-Orient, dans un contexte de paix froide avec Israël.
Le Caire aspirait à jouer ce rôle, consistant à mettre en relations les pays de la région avec Israël pour une résolution politique de...