Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Le but de l’initiative serait d’alléger la pression sur Damas Pour l’opposition, le redéploiement syrien est une opération purement cosmétique

Les sections SR syriennes de l’aéroport, de la banlieue-sud et de Batroun sont maintenant déplacées. Leur présence l’était encore plus, relèvent les opposants. Pour qui l’opération a moins d’importance que son effet d’annonce, qui n’est déjà pas bien considérable. Ils notent qu’on a voulu, cette fois, sauver les formes. En affirmant que le mouvement de transfert a eu lieu en parfaite coordination libano-syrienne, sous les directives des présidents Lahoud et Assad. Pour l’opposition, il est clair que le pouvoir, soumis à de multiples pressions intérieures et extérieures, cherche des exutoires, des soupapes de sûreté. En donnant la réplique médiatique au manifeste du Bristol. Et en préparant la rencontre que le chef de l’État doit avoir samedi, à l’occasion de Noël, avec le patriarche Sfeir. Tout en confortant la démarche effectuée par des parties loyalistes en direction des aounistes et des FL, dans l’espoir de perturber l’unité des rangs opposants. Le but reste aussi, estiment les opposants, de parvenir à retirer du débat public la question de la présence armée syrienne. Afin d’alléger la pression sur Damas comme sur Beyrouth. Dans le même ordre d’idées, ajoutent ces sources, les Syriens et les Libanais (officiels) espèrent amadouer de la sorte Terjé Roed-Larsen, qui débarque le 3 janvier, pour driver la 1559 au nom de Kofi Annan. Dont le rapport au Conseil de sécurité devrait intervenir fin avril, juste après les élections législatives libanaises, placées cette fois sous surveillance. En mettant, dans cette phase, l’accent sur le repli des SR, principaux inculpés politiques d’immixtionnisme, on a voulu sans doute indiquer qu’ils ne vont pas tenter de peser sur le scrutin. L’opposition, sans trop s’y attarder, note que le communiqué explicatif des autorités libanaises ne mentionne pas les accords de Taëf. Elle relève que par contre l’on a pris la précaution d’éviter un cérémonial ostentatoire. En effet, dans les précédents replis, une délégation d’état-major syrienne rendait visite aux officiels libanais, comme pour leur signifier un mouvement dont ils n’avaient manifestement pas connaissance. Cette fois on a laissé tout l’avantage, et toute l’exclusivité, de l’effet d’annonce au commandement libanais. Ce qui signifie que la Syrie veut montrer qu’elle ne se mêle pas d’une façon impérative dans ce qui peut se passer au Liban. Sur le plan concret, les indications recueillies hier sont contradictoires. Des sources croient savoir que les éléments des SR syriens transférés ont rejoint le centre du Beaurivage. d’autres soutiennent qu’ils sont repartis en Syrie. En tout cas, ils n’ont pas été remplacés par des Libanais. Ce qui signifie que ces postes n’étaient pas sécuritairement nécessaires. Et que leur suppression n’a qu’un sens de message lénifiant adressé à l’extérieur (surtout ) comme à l’intérieur. L’opinion de loyalistes Des loyalistes modérés pensent pour leur part que Damas a voulu, au passage, faire une fleur à Joumblatt. Qui mène vigoureusement campagne contre l’immixtionnisme des services. En réclamant des relations assainies, d’État à État, non de services à services. Selon ces sources, les Syriens espèrent qu’après leur initiative, le leader progressiste se montrerait moins virulent. Des opposants soulignent pour leur part que les services sont restés bien après le repli syrien de la capitale, lors de la quatrième phase. Ils ajoutent qu’ils gardent encore des permanences, à Beyrouth comme en banlieue. Pour eux, l’évacuation de trois positions n’est donc que de la poudre aux yeux. Pour augmenter encore un manque épais de transparence dans les relations bilatérales. Les diplomates occidentaux tentent dès lors d’en savoir plus, en posant des questions à gauche et à droite. Roed-Larsen voudra sans doute en faire de même. Il prendra ses fonctions en charge à New York le 3 janvier, mais devrait visiter Damas puis Beyrouth début février. Sa mission ne s’arrête pas, on le sait, au retrait syrien. Elle comporte également le désarmement des milices, le contrôle des camps palestiniens et l’envoi de l’armée libanaise au Sud. Le camp loyaliste tente d’exploiter les disparités constatées au sein de l’opposition au sujet de la 1559. Il veut de même montrer que le patriarche Sfeir comprend ses positions. Présentées comme justifiant la présence syrienne uniquement comme étant provisoire, et non d’une manière absolue. Et qu’elle est sous les ordres de la direction libanaise. Ce qui est plutôt hardi comme affirmation. En évitant d’insister sur la thèse, pourtant officielle, qui rattache cette présence à la réalisation d’une paix globale dans la région. En tout cas, un ministre a visité Bkerké vendredi dernier pour informer le patriarche du repli avant qu’il ne se fasse. Cela à la demande des Syriens. Philippe ABI-AKL
Les sections SR syriennes de l’aéroport, de la banlieue-sud et de Batroun sont maintenant déplacées. Leur présence l’était encore plus, relèvent les opposants. Pour qui l’opération a moins d’importance que son effet d’annonce, qui n’est déjà pas bien considérable. Ils notent qu’on a voulu, cette fois, sauver les formes. En affirmant que le mouvement de transfert...