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« Nous n’avons confiance ni dans le régime ni dans le gouvernement », réaffirme la Rencontre démocratique Joumblatt dira à Chirac son hostilité à l’ingérence des services syriens et libanais, déclare Fouad el-Saad

La Rencontre démocratique (RD) a de nouveau demandé, hier, la démission du gouvernement, affirmant que le chef de son bloc électoral, Walid Joumblatt, qui doit rencontrer le président Jacques Chirac demain, lui dira en particulier son hostilité à l’ingérence des services policiers syriens et libanais dans les affaires politiques. S’exprimant à l’issue d’une audience que venait de lui accorder le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, le député Fouad el-Saad a affirmé : « Nous n’avons confiance ni dans ce gouvernement ni dans ce régime. Ce pouvoir nous est imposé, ainsi que le gouvernement qui en émane. C’est pourquoi nous réclamons la démission du gouvernement ou sa mise en minorité au Parlement, ainsi que la promulgation rapide d’une loi électorale, qui ne doit pas attendre février, comme cela pourrait être le cas, ou tarder plus encore. Et nous réclamons que le scrutin électoral soit effectué sous contrôle international. » Et le député d’ajouter : « Le contrôle des élections ne concerne pas seulement le Liban. Il s’agit d’une question qui revêt une dimension mondiale. C’est une tendance qui va dans le sens du Conseil constitutionnel, qui juge de la constitutionnalité des lois ou de celle de médiateur de la République, qui défend le droit des particuliers auprès de l’administration. » Interpellant le ministre de l’Intérieur, Sleimane Frangié, dont le département supervisera le déroulement du scrutin, le député l’a invité à refuser de « tomber dans le piège » et « d’assumer seul la responsabilité des élections ». « Il n’est pas dans son intérêt de le faire », a-t-il précisé, ajoutant que « d’autres parties, le gouvernement, des services vont avoir leur mot à dire dans cette affaire ». Retard Au sujet du retard dans la promulgation de la loi électorale, M. Saad a déclaré : « Ce retard n’est qu’un moyen utilisé par le pouvoir pour empêcher l’opposition de se préparer convenablement au scrutin, et notamment de connaître la configuration des circonscriptions. » M. Saad a affirmé que les nominations administratives auxquelles procède le gouvernement « sont moins une question de nominations arbitraires que de clientélisme » et que des personnes ne possédant pas les compétences nécessaires étaient désignées à certains postes. « Les nominations au CDR sont faites sur la base de la parenté familiale, et c’est regrettable », a-t-il ajouté. Au sujet de la prochaine rencontre de M. Walid Joumblatt avec le président Jacques Chirac, le député a déclaré que le chef du PSP « va informer le chef de l’État français de la position de la Rencontre démocratique à l’égard de ce qui se passe. Il ne dira rien d’autre que ce qu’il affirme ouvertement, comme il le fait d’habitude, sachant que tout ce qui se dit en privé, même entre deux personnes, finit par se savoir. Nous croyons à l’arabité du Liban, mais cette arabité ne contredit pas l’indépendance et la souveraineté du Liban. Nous sommes hostiles à l’ingérence des services, qu’ils soient syriens ou libanais, dans les affaires politiques. Notre régime n’est pas un régime policier. Nous vivons dans un régime démocratique... voilà ce que dira le député Walid Joumblatt ». Le patriarche maronite a ensuite accordé audience à Samir Frangié, membre du Rassemblement de Kornet Chehwane, qui a tenu le patriarche au courant des contacts en cours pour l’élaboration d’un programme commun à l’opposition et d’une conception commune au sujet du déroulement des élections législatives. « L’essentiel est d’assurer l’intégrité et la liberté du processus électoral, c’est-à-dire de faire surveiller ce dernier par un gouvernement impartial et avec l’aide d’observateurs internationaux », a indiqué M. Frangié. Un gouvernement qui serait formé trois mois avant les élections, et qui pourrait ensuite surveiller le scrutin, avec l’aide des observateurs internationaux et des associations civiles. Et de poursuivre : « Nous avons réclamé la nomination d’un Conseil constitutionnel pour qu’il puisse trancher les conflits éventuels qui pourraient survenir et suspendre la question des naturalisés actuellement devant la justice. Nous avons également plaidé en faveur d’une loi électorale qui paraîtrait dans les plus brefs délais, et non pas au début de l’année, pour qu’on puisse émettre des observations et la discuter. Telles sont les circonstances que nous jugeons adéquates pour la tenue des élections. La loi que nous réclamons n’est pas taillée sur mesure et prend le contre-pied de tout ce que le pouvoir a fait en la matière depuis Taëf. » « Au lieu de se distraire avec les référendums, pourquoi le gouvernement ne consacre-t-il pas son temps aux questions essentielles auxquelles l’avenir du pays est lié ? » avant d’insister sur la nécessité de former un cabinet impartial. Par ailleurs, le patriarche a reçu une délégation du courant aouniste formée de MM. Youssef Saadallah el-Khoury, Michel de Chadarévian et Georges Nakhlé, ainsi que les députés Mikhaël Daher et Nazem el-Khoury, qui a déploré le fait que « l’État ait organisé une manifestation dans la rue », et a plaidé en faveur de l’envoi d’observateurs internationaux pour surveiller le processus électoral.
La Rencontre démocratique (RD) a de nouveau demandé, hier, la démission du gouvernement, affirmant que le chef de son bloc électoral, Walid Joumblatt, qui doit rencontrer le président Jacques Chirac demain, lui dira en particulier son hostilité à l’ingérence des services policiers syriens et libanais dans les affaires politiques.
S’exprimant à l’issue d’une audience...