Gouvernement - Défilé de diplomates à Koraytem Madrid s’inquiète du départ de Hariri et Londres espère que le Liban respectera ses obligations internationales(photos)

Depuis que le chef du gouvernement sortant, Rafic Hariri, a annoncé sa démission, mercredi, de nombreux ambassadeurs ont pris contact avec lui pour connaître les tenants et les aboutissants de cette décision, qui semble inquiéter les capitales occidentales. Au lendemain de la visite des chefs des missions diplomatiques américaine, Jeffrey Feltman, et française, Philippe Lecourtier, M. Hariri a reçu hier, tour à tour, à Koraytem, les ambassadeurs d’Espagne, Miguel Carriedo Monpin, de Grande-Bretagne, James Watt, de Russie, Sergueï Boukine, et d’Égypte, Hussein Derar. Si MM. Feltman et Lecourtier ont souhaité, sans détours, jeudi, la formation d’un gouvernement libre de toute ingérence étrangère, réaffirmant ainsi la volonté de Washington et de Paris de voir le Liban récupérer son indépendance et sa liberté de décision, leurs homologues se sont abstenus de commenter les conditions entourant la démission du Premier ministre. Il n’en demeure pas moins que l’ambassadeur d’Espagne a jugé le départ de M. Hariri inquiétant. « Nous avons transmis (au chef du gouvernement) nos meilleurs vœux, tout en exprimant le souhait qu’il ne quitte pas la vie politique. Je pense que nous devons tous nous inquiéter à ce sujet, même si je crois qu’il continuera à servir le Liban comme il l’a toujours fait », a déclaré M. Monpin. Il a rendu un vibrant hommage à M. Hariri, soulignant qu’il a entretenu de bonnes relations avec tous les gouvernements espagnols et qu’il a encouragé le développement des rapports entre Beyrouth et Madrid. M. Watt a pour sa part affirmé avoir sollicité une entrevue du Premier ministre pour lui exprimer son « appréciation des services exceptionnels qu’il a rendus au Liban des années durant et des efforts qu’il a récemment fournis pour parvenir à un accord autour de la formation d’un nouveau gouvernement ». Le diplomate britannique a en outre indiqué que son gouvernement demeure « engagé à soutenir tous les efforts visant à assurer au peuple libanais un succès économique et une justice sociale ainsi qu’à améliorer la bonne gouvernance ». « Nous travaillerons d’une manière constructive avec tout nouveau gouvernement qui fixerait comme priorité le renouvellement des institutions démocratiques du Liban, qui affirmerait son engagement en faveur de la souveraineté libanaise et qui répondrait aux obligations internationales du Liban », a ajouté M. Watt. L’ambassadeur de Russie a salué les efforts et l’action du chef du gouvernement sortant dans la perspective d’un développement des relations entre Beyrouth et Moscou à tous les niveaux. M. Hussein Derar, qui a également affirmé avoir lui-même demandé à voir M. Hariri, a déclaré avoir remercié le chef du gouvernement « pour tout ce qu’il m’a offert ainsi qu’à mon pays ». « Je l’ai également félicité pour ses réalisations au Liban ainsi que pour la nation arabe toute entière », a ajouté le diplomate égyptien, soulignant qu’il félicitera le nouveau gouvernement qui sera formé. « Nous entretiendrons (avec lui) les mêmes relations (qu’avec son prédécesseur), d’autant que nous sommes deux pays frères ».