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Actualités - CHRONOLOGIE

ENVIRONNEMENT - Une vraie catastrophe menace l’écosystème et la sécurité, avertit Comair Les fleuves de Nahr el-Kalb et Nahr el-Mott agonisent

Ordures ménagères, déchets industriels chimiques, barrages de sable, proximité de carrières, institutions touristiques sur les berges... les fleuves de Nahr el-Kalb et Nahr el-Mott agonisent littéralement. Tel n’est pas le constat d’un écologiste pur et dur, mais bel et bien celui du directeur général des ressources hydrauliques au ministère de l’Énergie, Fadi Comair, qui s’est rendu sur les lieux samedi en compagnie d’une équipe du ministère. M. Comair, qui poursuit actuellement sa tournée des fleuves les plus menacés du pays, devrait rédiger incessamment un rapport qu’il enverra aux ministres de l’Énergie, des Travaux publics et de l’Intérieur, pour les mettre en garde contre les risques encourus par la population au cas où les infractions ne sont pas sanctionnées d’ici à la saison des pluies. À la question de savoir pourquoi il ne soulevait cette question qu’aujourd’hui, M. Comair a rappelé, dans un entretien à l’agence al-Markaziya, qu’il avait effectué une tournée pareille l’année dernière, mais qu’il avait constaté cette année « que la défiguration des sites est encore plus grave, bien que nous ayons à plusieurs reprises envoyé nos recommandations à tous les responsables ». Il avait rédigé des rapports allant dans ce sens il y a deux ans, a-t-il souligné, lorsque le Liban avait souffert d’inondations dans ces deux régions. « Mais rien ou presque n’a été fait, a-t-il poursuivi. (...) Même si les interventions politiques restent incontournables, on ne devrait pas pour autant permettre qu’elles aient lieu au détriment de l’environnement et de la sécurité publique. On ne peut bâtir un pays à coups d’exceptions et d’amitiés. » M. Comair et les membres de son équipe ont été particulièrement choqués par ce qu’ils ont vu au fleuve historique de Nahr el-Kalb, dont le lit est devenu un véritable dépotoir. De plus, le ministère des Travaux publics a octroyé à des entrepreneurs des permis de déblayage de sable sur les rives du fleuve dans l’objectif déclaré de le nettoyer et de l’agrandir. Mais ces entrepreneurs continuent en fait d’extraire le sable de manière ostentatoire et en toute impunité près de l’autoroute, réalisant des bénéfices qui se chiffrent par millions de dollars. Les experts ont également constaté que des industries chimiques ont élu domicile près du fleuve et qu’elles sont à l’origine de déchets dangereux qui s’y déversent sans traitement, ce qui a déjà affecté des points de collecte et de distribution de l’eau destinée à Beyrouth et ses environs. Enfin, la délégation s’est aperçue que les propriétaires de restaurants et de boîtes de nuit avaient procédé à l’édification de barrages de sable dans le lit du fleuve afin de protéger leurs installations en cas de pluie, ce qui menace de saper les fondements du pont romain âgé de 2 000 ans. Le second fleuve visité par M. Comair, Nahr el-Mott, proche de la capitale, ne se porte guère mieux. Carrières à proximité, déchets polluant l’eau, industries légères multiples travaillant avec ou sans permis accordé par les municipalités des environs... sont autant de menaces sur l’écosystème et la sécurité publique.
Ordures ménagères, déchets industriels chimiques, barrages de sable, proximité de carrières, institutions touristiques sur les berges... les fleuves de Nahr el-Kalb et Nahr el-Mott agonisent littéralement. Tel n’est pas le constat d’un écologiste pur et dur, mais bel et bien celui du directeur général des ressources hydrauliques au ministère de l’Énergie, Fadi Comair,...