Drame - Un court-circuit et des normes de sécurité vétustes seraient à l’origine du sinistre La discothèque du « Chtaura Park » flambe : un mort et une quinzaine de blessés (Photo)

Une jeune femme de 19 ans est morte carbonisée et une quinzaine d’autres noctambules ont été blessés, dont sept sont toujours hospitalisés, dans la nuit de samedi à dimanche à la suite d’un incendie qui a ravagé la boîte de nuit Le Saint, au Chtaura Park Hotel. Cet incident pose, avec acuité, le problème des normes de sécurité en vigueur dans les boîtes de nuit du pays. Peu après 1 heure 30 du matin, le feu – dû à un court-circuit dans les installations électriques situées au plafond – s’est déclaré dans la boîte de nuit, atteignant en l’espace de quelques instants les panneaux d’isolation acoustique qui se sont immédiatement enflammés pour tomber en morceaux brûlants sur les personnes qui fréquentaient les lieux. « En un instant, c’était le brasier. De plus, l’ouverture des deux portes, celle de la cuisine ainsi que la porte principale de la boîte de nuit, a provoqué un appel d’air, aggravant le feu », a indiqué dans un entretien téléphonique avec L’Orient-Le Jour, la directrice générale du Chtaura Park Hotel, Rita Nicolas Khoury, fille du propriétaire. « La boîte de nuit et la réception de l’hôtel, adjacente au Saint, ont été, en peu de temps, complètement ravagées par le feu », a-t-elle dit, soulignant que « les personnes présentes ne se sont même pas rendu compte que le feu commençait à prendre ; tout s’est enflammé en très peu de temps et les noctambules n’ont pas eu le temps de prendre la fuite », a-t-elle indiqué. Il a fallu environ trois quarts d’heure aux pompiers pour éteindre les flammes. Indiquant que sept personnes ont été hospitalisées, Mme Khoury a noté que « beaucoup d’entre elles ont été secourues sur place, certaines souffrant de blessures légères et d’autres de suffocation ». Généralement, la boîte de nuit le Saint est beaucoup plus fréquentée les samedis soir, mais comme le week-end dernier marquait le début du jeûne du ramadan, seulement quatre-vingt personnes, âgées pour la plupart entre 18 et 30 ans, se trouvaient sur place, au lieu des 300 consommateurs habituels. À la question de savoir si les normes de sécurité au Saint correspondaient aux normes actuellement en vigueur, Mme Khoury a indiqué que « le Chtaura Park Hotel a été construit à la fin des années soixante et sa boîte de nuit a été complètement rénovée durant les années quatre-vingt, suivant les normes de sécurité de l’époque ». « Ces normes ont probablement changé avec le temps, mais nous avons toujours veillé à la sécurité de la clientèle, notamment en mettant en place plusieurs extincteurs », a-t-elle dit. Le PDG de l’entreprise Khoury, propriétaire du Chtaura Park Hotel, est l’ancien ministre Nicolas Khoury. Il avait indiqué dans une déclaration à la Future TV que « la construction date des années soixante et que les normes de sécurité de l’époque n’étaient pas les mêmes que celles appliquées actuellement ». « Le feu s’est déclaré avec une telle rapidité que les extincteurs de l’hôtel n’ont pas réussi à le circonscrire », a-t-il dit, ajoutant que « les panneaux d’insonorisation se sont vite enflammés pour fondre et retomber en flammes sur les personnes présentes ». Gariné Norsanian, 19 ans, a trouvé la mort dans l’incendie. Une autre jeune femme, Norma Khazzaka, est grièvement blessée, elle a été transportée au service des grands brûlés de l’hôpital Geitaoui, à Achrafieh. Six autres personnes ont été hospitalisées dans des institutions de Zahlé : Khalil Ghazzaoui, Jean-Jacques Kassarji, Joseph Kabalan, Élie Fardis, Tony Kassouf et son épouse Mirna Moutran. Les sept blessés sont traités aux frais du Chtaura Park Hotel, selon la directrice de l’établissement sinistré. L’incendie du Saint pose le problème des normes de sécurité en vigueur dans les boîtes de nuit au Liban. La loi exige des propriétaires des boîtes de nuit notamment d’équiper les établissements d’un nombre suffisant d’extincteurs et d’une porte de secours, qui pourrait être éventuellement celle des cuisines. La loi n’exige pas cependant – comme c’est le cas en Europe – que cette porte soit visiblement signalée à la clientèle pour faciliter l’évacuation en cas d’incendie...