Manifestation - Défilé du Kennel Club du Liban au stade Fouad Chéhab Les beaux toutous font le show (Photo)

Un ciel bleu, des parasols jaunes, une pelouse verte et de beaux chiens. Ceux qui ont pris hier la route de Jounieh ont pu remarquer l’événement qui se tenait dès 10 heures au stade Fouad Chéhab. Le Kennel Club du Liban organisait son exposition canine annuelle. Pour ce défilé, qui marque le 30e anniversaire – officiel – du Kennel Club du Liban, c’est le juge international Luis Pinto Teixira qui s’est déplacé du Portugal afin de sélectionner les meilleurs chiens selon leur race, leur âge et leur sexe, choisissant également « le best in show » et son dauphin. Il y avait parmi les maîtres des chiens qui devaient défiler hier des fidèles du Kennel Club, des personnes qui étaient présentes lors du premier défilé du genre organisé en 1972 à Beyrouth. À cette époque, le Kennel Club n’était pas encore affilié à la Fédération cynologique internationale basée en Belgique. Michelle Bassoul est venue avec son husky, Sky, âgé de 2 ans et demi. De 1972 à 1974 (année de la création officielle du Kennel Club), elle n’avait raté aucun show canin. Et quand l’organisation a repris ses activités à la fin des années quatre-vingt-dix, elle a été fidèle à plusieurs rendez-vous. Michelle vient surtout pour Sky, un husky de pure race qu’elle a « retrouvé attaché à un poteau électrique avec un fil de fer à Rabieh », dit-elle, racontant qu’il « n’avait même pas de poils, mais de très beaux yeux bleus. Il était anémique et durant deux semaines, il fallait lui donner huit fois à manger par jour ». Michelle, qui possède aussi un cocker et un pékinois, tient à ce que Sky participe au défilé, probablement parce que le chien avait beaucoup souffert auparavant. « Au début, quand je l’avais accueilli, il avait peur de tout même d’un manche à balai », dit-elle, ajoutant, fière : « L’année dernière, il a été sélectionné meilleur de la race. J’espère qu’il gagnera cette année aussi. » C’est que les défilés du Kennel Club – grâce à la présence d’un juge international – permettent aux chiens de race de retrouver leur identité. L’association est la seule habilitée à délivrer des pedigrees aux chiens qui naissent au Liban ou aux meilleurs amis de l’homme qui ont perdu leur identité. Michelle aime l’ambiance de ces défilés, où l’on met les chiens en valeur et l’on rencontre d’autres personnes qui ont la même passion. Le yorkshire de Denise Chamassian avait pris part, en 1972, au Golf Club, au premier défilé du Kennel Club. Cette année, elle est venue présenter son berger allemand, prénommé York. « L’année dernière, j’étais arrivée en retard, aujourd’hui, il a reçu son certificat d’aptitude au championnat », dit-elle avec un grand sourire. Denise regrette un peu l’ambiance des années soixante-dix, où « les propriétaires de chiens de race se connaissaient et où l’événement avait une autre envergure ». Sheeba et Giono-Emmanuel sont des champions nationaux. En cinq ans, lors des défilés du Kennel Club, ils ont raflé plusieurs prix. Charbel Boulos, le propriétaire de Sheeba, un rotweiller – calme et affectueux –, est fier. « C’est son troisième certificat d’aptitude au championnat. Elle est toujours qualifiée meilleure femelle de la race et meilleure de la race, mais elle n’a jamais gagné la médaille du “best in show” », indique-t-il. Mimi Yozgatian est la maîtresse de Giono-Emmanuel, un colley ayant gagné au cours des cinq dernières années plusieurs médailles, dont celle du « best in show ». Énumérant les qualités du colley, « l’un des chiens les plus intelligents et plus affectueux », elle confie avec un grand sourire : « Cette année, quand le juge international l’a vu, il a lancé que Gioni devrait défiler dans la catégorie des champions et non des vétérans ; or au Liban, cette catégorie n’existe pas. » Depuis qu’elle a décidé de relancer les activités du Kennel Club, Hélène Malek, présidente et fondatrice, tente avec toute son énergie de changer les habitudes de beaucoup de propriétaires de chiens de race. Ils seraient quelques milliers au Liban. « Notre association a pour but de préserver les chiens de race au Liban ; on ne peut pas le faire sans l’apport des maîtres et des propriétaires », dit-elle. « Dans ses livres sur les origines, le Kennel Club devrait inscrire tous les chiens de race qui vivent et naissent au Liban. Dans nos registres, nous devrons signaler aussi les naissances et l’ascendance », ajoute-t-elle, soulignant que « ce sont les maîtres des chiens qui devraient nous informer de tous ces détails ». Malek ne se lasse pas de répéter : « Nous sommes les seuls capables de délivrer des pedigrees aux chiens qui naissent au Liban. Même s’il a été importé d’Europe avec son pedigree, le chien de race devrait être inscrit au Kennel Club du pays. » La présidente de l’association explique encore : « Pour pouvoir délivrer des pedigrees et des certificats d’aptitude au championnat, nous sommes obligés de faire appel à un juge international, qui est le seul capable de juger si un chien est de race ou non ; en d’autres termes c’est lui qui confirme le chien. » « Un chien qui a perdu son identité devrait participer à trois reprises à un défilé afin qu’il ait droit, ensuite, à un pedigree. D’où la nécessité actuellement d’organiser régulièrement des défilés », dit-elle. Afin de sensibiliser les propriétaires de chiens, Hélène Malek a fait appel aux vétérinaires qui coopèrent avec le Kennel Club et quelques éleveurs. À part les divers défilés, deux démonstrations ont eu lieu hier. L’une concernant les chiens de police de la Direction générale des FSI. Pour la première fois devant le public, huit des 29 chiens appartenant à la police libanaise ont procédé à divers travaux. Lors de la démonstration, des labradors, des bergers belges et des bergers allemands ont retrouvé des survivants, de la drogue et de la dynamite. Cette section spéciale des FSI a été créée en 1997, elle a pour base Roumié et elle est dirigée par le commandant Farès Hanna. L’événement a aussi mobilisé une nouvelle association pour la protection des chiens délaissés : Dog-Shelter.org. Formée de plusieurs jeunes, l’association recueille des chiens abandonnés et tente de leur trouver un foyer. Pour plus d’informations, contacter le Kennel Club du Liban aux numéros suivants : (01) 317575 et (01) 303145. Patricia KHODER