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Spectacle - «Les gens de La Fontaine», ce soir, au théâtre Monnot Betty Taoutel Sfeir, une femme de théâtre (photo)

Elle fait de la mise en scène comme elle joue, avec le même talent et la même énergie. Betty Taoutel Sfeir, surprenante tant elle peut facilement changer de visage et de casquette, a cette fougue – une flamme en elle qu’on appelle présence – qui l’anime et anime les planches où elle passe. Les gens de théâtre se rappellent d’elle dans des pièces qu’elle a adaptées, Le journal d’un fou, Lettres d’amour, ou encore Les trois sœurs de Tchekov; dans celles où elle a joué des rôles balançant entre la comédie et le drame, on se souvient surtout de Matar Charles de Gaulle, de Joe Kdeih, où Betty, émouvante, a occupé la scène en solo, pendant une heure cinq minutes. Les autres, les téléphiles, se souviennent d’elle surtout en «tante Mimi», dans la série comique Tlet Banet diffusée sur la défunte MTV. «À l’époque, j’avais vingt-cinq ans, j’étais la plus jeune!» se souvient-elle. Ce rôle comique de parfaite tante, avec l’accent libanais, un peu peste parfois, qui aimait prodiguer des conseils à tous, et qu’elle campait à merveille aurait pu lui coller à la peau. «Par la suite, on m’a proposé beaucoup de rôles similaires, mais j’ai refusé.» C’est ainsi qu’elle a brillamment réussi, dans une pirouette appelée théâtre, à s’en débarrasser très vite. «J’avais demandé à disparaître un peu de la série, je ne voulais pas brûler le personnage que les gens aimaient bien; je ne voulais pas les saturer. Mais il n’y a pas vraiment eu de confusion dans l’esprit du public de théâtre.» On a pu, enfin, découvrir l’autre aspect de sa personnalité, un visage plus sérieux et plus ferme, lorsqu’elle a occupé le poste de professeur de théâtre à la Star Academy 1. Un professeur sévère quand il le fallait, amical aussi, professionnel surtout, qui devait leur donner une solide base théâtrale et participer au «debrief» le lendemain du «prime»; une douloureuse heure de vérité pour les académiciens où toutes les critiques étaient possibles. «C’était une très belle expérience; je le referais avec plaisir si on me le demandait.» Aujourd’hui, Betty Taoutel Sfeir, qui a obtenu une licence en études scéniques, une maîtrise en dramaturgie et un DEA en études théâtrales, signe la mise en scène de la pièce «Les gens de La Fontaine», sur un scénario de Josiane Boulos. «J’ai adoré ses textes», confie-t-elle, et Josiane de répondre: «Betty a su y mettre de la magie, le résultat est superbe.» Une pièce pour enfants ravis Il est 15 heures passé. On répète au théâtre Monnot, la première représentation s’est donnée hier, la deuxième aura lieu aujourd’hui, à 18 heures. Ensuite, les écoles pourront s’en régaler… Les acteurs, en costume, font souffler comme un air de fraîcheur sur un décor également rafraîchissant. Betty dirige ses acteurs avec une fermeté déconcertante, elle semble mince et presque fragile, mais n’allez pas vous fier aux apparences! Dans son discours, deux mots reviennent sans cesse: franchise et respect. Ils semblent bien la définir. La dame, aujourd’hui mère de deux petites filles, est claire, directe et précise. Les acteurs l’applaudissent. Les gens de La Fontaine semble vraiment lui tenir à cœur. «D’habitude, j’adapte librement les textes, je colle, je monte, je réécris. Là, j’ai juste mis en scène.» Ce «petit vaudeville», adressé aux 8 à 14 ans, raconte l’histoire de Jean Fontaine, inspecteur de police et descendant de l’auteur des fables du même nom, qui reçoit un miroir en héritage et peut ainsi remonter dans le temps. L’action a donc lieu en 1680, dans la maison de la Sablière où vécut Jean de La Fontaine. «Il y aura un vol de bijou et l’inspecteur va tenter d’innocenter un des personnages, poursuit Betty. Dans mon travail, je ne peux pas oublier que je suis actrice à la base. Ce qui m’aide beaucoup dans la direction d’acteurs. Et quand je joue, je ne peux pas oublier le côté mise en scène, le contexte… Au fond de moi-même, il y a toujours l’actrice qui règne, mais dans le bon sens.» En attendant d’écrire tout un spectacle, «c’est mon faible», Betty travaille également sur la préparation d’un spectacle, l’adaptation et la mise en scène des poèmes de Jacques Prévert. Cette pièce, prévue en novembre au théâtre Monnot, s’adressera aux plus de 14 ans. Elle lance enfin, à partir du 13 octobre, un atelier de théâtre, toujours au Monnot, pour des élèves de 15 ans et au-delà. Après ce moment volé, Betty Taoutel s’en va très vite retrouver «ses» acteurs pour une ultime répétition. Alors, quand elle affirme «Je suis une femme de théâtre», on ne peut qu’approuver. Carla HENOUD Fiche technique Scénario: Josiane Boulos. Musique: Johnny Fenianos. Mise en scène: Betty Taoutel Sfeir. Costumes: Rachel Kenaan. Avec: Hassan Lavassany, Rafaël Giombini, Stéphanie Sotui, Samar Baldo, Michel Harb.
Elle fait de la mise en scène comme elle joue, avec le même talent et la même énergie. Betty Taoutel Sfeir, surprenante tant elle peut facilement changer de visage et de casquette, a cette fougue – une flamme en elle qu’on appelle présence – qui l’anime et anime les planches où elle passe.
Les gens de théâtre se rappellent d’elle dans des pièces qu’elle a adaptées, Le...