Pour Lahoud, ce crime vise à ramener les troubles et la peur et cela est « inadmissible »

Les visiteurs d’hier de Baabda ont rapporté la grande colère et le vif mécontentement du chef de l’État, Émile Lahoud, au sujet de la tentative d’assassinat du député Marwan Hamadé, qui visait ce dernier « physiquement, mais aussi, au-delà, visait le Liban lui-même ». Estimant que cet attentat a pour but de dynamiter tous les efforts visant « à créer un climat positif à même de renforcer l’entente nationale », le locataire de Baabda a indiqué que ceux qui profitent en premier de ce crime sont toutes les parties désireuses de saboter la stabilité du pays ainsi que tout ce qui a déjà été réalisé à ce niveau-là. Pour le président Lahoud, toujours selon ses visiteurs, cet attentat vise également à ramener le pays aux troubles, à la confusion et à la peur, et cela est « inadmissible », a-t-il dit. Voilà pourquoi, ont-ils ajouté, il a immédiatement pris contact avec l’hôpital pour s’enquérir de l’état de santé de Marwan Hamadé et pour condamner l’attentat. Et sur le plan officiel, il a demandé à ce que l’enquête soit accélérée afin de transmettre l’affaire à la cour de justice au cours du tout prochain Conseil des ministres puisque seul ce dernier est habilité à convoquer cette instance. Les visiteurs de Baabda ont également précisé que le chef de l’État a consacré son après-midi à suivre les évolutions de l’enquête et à multiplier ses contacts avec les services sécuritaires et judiciaires concernés. Il a en outre fait part de sa vive émotion lorsqu’il a été averti de ce qui s’était passé à 9h05 hier matin, surtout, ont précisé les visiteurs du palais, qu’il a indiqué que le député Hamadé, par sa modération, est proche de tous les Libanais, et que le lie à lui une amitié personnelle qui n’a pas été entamée par les positions antireconductionnistes du député du Chouf. Enfin, le président Lahoud s’est déclaré désolé de voir certains minimiser l’attentat et le lier au climat politique qui prévaut sur la scène locale, parce que, a-t-il soutenu, « l’affaire est bien plus importante que cela ». Surtout, ont rappelé ses visiteurs, qu’il a lui-même « mis en garde plusieurs fois contre des tentatives qui viseront à saper les succès réalisés par le Liban sur le plan de la sécurité, dont le dernier en date est le démantèlement d’un réseau terroriste » qui entendait notamment s’en prendre à l’ambassade italienne à Beyrouth. Le président Lahoud craindrait ainsi que ce crime n’ait pour but de « porter atteinte au prestige de l’État et à sa réputation, auxquels les isntances internationales avaient unanimement rendu hommage ». Et parmi les visiteurs du palais présidentiel : le ministre du Travail Assaad Hardane, les députés hezbollahis Nazih Mansour puis Georges Najm, les anciens ministres Fawzi Hobeiche puis Élias Saba, l’ancien député Ismaïl Succariyé, Paul Gemayel, ainsi que Fouad Makhzoumi. Sans oublier le ministre d’État Assem Kanso, qui a appelé les Libanais à serrer les rangs autour d’Émile Lahoud « afin de faire face aux plans qui se trament contre le Liban et qui profitent tous à Israël ». Pour le ministre, cet attentat est dirigé « contre la stabilité du pays et contre le président de la République qui veille au renforcement de cette stabilité et à la consolidation de l’unité nationale ».