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Actualités - OPINION

Les prosyriens se déchaînent contre Joumblatt « Mais qu’est-ce qui a donc changé ? »

Les dernières prises de position du chef du PSP, Walid Joumblatt, et notamment celles exprimées mardi dans le manifeste de la Rencontre nationale, ne pouvaient évidemment pas passer sans susciter de réactions virulentes dans le camp adverse, en particulier au sein des milieux politiques organiquement liés à la Syrie. On pouvait donc s’attendre à ce qu’un certain nombre de ténors prosyriens se mobilisent pour tenter de contrer M. Joumblatt. Faute de cela, ce sont en majorité des seconds couteaux de la Chambre qui se sont manifestés hier – en un chœur bien diligenté – pour déverser leurs foudres sur le leader druze. Certains des députés qui se sont joints à cette fanfare s’expriment d’ailleurs si rarement qu’ils sont à peine connus du grand public. M. Joumblatt leur a ainsi fourni l’occasion d’enfin se distinguer... quelques mois avant la fin de la législature. La charge avait été sonnée par notre confrère al-Diyar qui, dans un article au vitriol, a affirmé dans son édition d’hier être en possession « d’informations graves » sur le passé « antinational » de Walid Joumblatt et reprenant en gros nombre de vieilles accusations sur des accointances supposées entre des proches du chef du PSP et des responsables israéliens et entre lui et Yasser Arafat. Aussitôt, les « conférences de presse » se sont multipliées place de l’Étoile. Tout d’abord, l’incontournable ministre d’État, Assem Kanso, qui, comme il y a quatre ans, a pris la tête de la campagne anti-Joumblatt, accusant le chef druze d’être un « opportuniste qui ne monte le cheval de l’opposition que parce qu’il a un œil sur les prochaines législatives » et encore que « le vieux combattant Joumblatt s’est joint au chœur des ennemis des Arabes et de l’arabisme ». M. Kanso est même allé plus loin en se demandant si Walid Joumblatt ne cherche pas à « rendre service à ses maîtres, les Anglais ». Moins affirmatif, son collègue de Baalbeck-Hermel, Marwan Farès, a préféré voir dans les positions de M. Joumblatt « un début d’éloignement vis-à-vis de la ligne politique nationale », jugeant « inacceptable » de s’attaquer à la Syrie. Un troisième député de la région, Nader Succar, ancien FL, s’est interrogé pour sa part si « Joumblatt n’a pas subodoré un possible retour au sein du gouvernement israélien de son partenaire de l’Internationale socialiste Shimon Peres ». « Ainsi pourrait-il à nouveau l’accueillir à Moukhtara », a-t-il lancé. Député druze de Rachaya, Fayçal Daoud s’est contenté de critiquer implicitement M. Joumblatt, affirmant que « celui qui croit pouvoir placer les druzes dans une position d’inimitié à l’égard de la Syrie se fait des illusions ». Très explicite en revanche a été le député alaouite du Akkar, Abderrahmane Abderrahmane qui, lui aussi, a accusé Walid Joumblatt d’avoir « présenté ses lettres de créance à ses maîtres anglais ». Son collègue Jamal Ismaïl s’est concentré pour sa part sur la tendance de M. Joumblatt à être, selon lui, « tantôt avec la cause arabe et tantôt avec l’IS sous la direction de Shimon Peres ». Enfin, visiblement perplexe, Wajih Baarini, qui a reconnu à Walid Joumblatt « d’avoir toujours vanté ses bonnes relations avec la Syrie », s’est interrogé : « Mais qu’est-ce qui a donc changé ? » E.F.
Les dernières prises de position du chef du PSP, Walid Joumblatt, et notamment celles exprimées mardi dans le manifeste de la Rencontre nationale, ne pouvaient évidemment pas passer sans susciter de réactions virulentes dans le camp adverse, en particulier au sein des milieux politiques organiquement liés à la Syrie.
On pouvait donc s’attendre à ce qu’un certain nombre de ténors...