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RENCONTRE - Le pied se fait beau Maryse Hatem Nassif et ses bijoux, une histoire de passion et de patience! (photo)

Elle a un sourire qui vient de l’intérieur, un sourire tellement rayonnant qu’on peut même la voir sourire de la tête aux pieds. Maryse Hatem Nassif, artiste de vocation, est née des fourmis dans les doigts. Des poupées aux tongs et autres pantoufles, la jeune femme a trouvé sa voie. Et une renommée internationale. Le pied d’une femme, c’est le pied! Orteils presque dessinés à la main, relevés à la couleur rouge ou simplement french manucurés, les pieds sourient, se plaignent, s’exposent, se font chouchouter. Mis en valeur, chatouillés dans leur ego et redevables de tant d’attentions, ils finissent, pour leur plus grand plaisir, à s’entendre dire: «Tu as de beaux pieds tu sais!» Maryse Hatem Nassif a certainement de beaux pieds et un bon œil, le regard naturellement artistique qui sait transformer une simple pantoufle en un accessoire de luxe, inventant plus de 200 modèles par an, créant, innovant avec pleins d’accessoires, transformant enfin un produit utile en un produit de mode. «J’ai ça en moi depuis toujours», confie Maryse. «Ça», c’est cette fibre, une envie, une passion, un talent, qui se transforme naturellement, pour certains, en une évidence. «À 8 ans, je fabriquais des colliers et des bracelets en perle. À 10 ans, j’ai commencé à faire des poupées.» À 10 ans à peine, ce petit bout de chou s’est mis à son propre compte! Avec pour seules complices ses poupées, fabriquées l’une après l’autre durant de longues nuits grises, elle présente sa première collection à de grands magasins de jouets locaux – ce n’est pas une blague, c’est elle qui le raconte. D’abord sceptique puis rapidement conquis, voire sidéré, le marchand de jouets lui commandera plus de 500 pièces en 5 ans. Mais à 15 ans, son père lui confisque ses poupées et ses projets de grande personne. «Les études d’abord!» lancera-t-il, consterné. Créer par vocation Les études, ce sera, pour faire plaisir à tous, et son père d’abord, sciences politiques. «Une culture générale» qui le restera. Car Maryse préfère créer, inventer. Jamais en panne d’inspiration, elle sera tour à tour styliste, spécialiste en arrangements floraux et décors de mariage. «Un jour, raconte-t-elle, je prenais un café, je balançais mon pied en regardant mon pied.» «Qu’est ce que cette savate est bête», s’écrie-t-elle. «J’ai acheté des perles et j’ai commencé.» Six mois durant, Marysa, c’est ainsi que la surnomment ses amis, va travailler sa première œuvre. Jour et nuit, 14 heures par jour, «je voulais qu’elle soit parfaite.» De retour à Beyrouth pour des vacances, elle résidait alors en Arabie saoudite, l’effet boule-de-neige, même en été, agit. «De une, je suis passée à 10 commandes». Aujourd’hui, «Bijou de pied», car c’est ainsi que s’appelle la marque, conçoit des centaines de modèles, 276 pour la collection 2005. Jamais à court d’inspiration, car les idées, les modèles, c’est elle et seulement elle, elle avoue en toute simplicité: «Je n’ai aucun mérite, “on” m’envoie des images et j’ai les mains pour les exécuter. Je n’ai jamais défait un travail que j’ai fait.» Six ans après son «premier pied», Bijou de pied est distribuée en Hollande, Belgique, France – Normandie et Bretagne inclus - et dans les pays arabes. Le secret de sa réussite? Un savoir-faire, «j’ai de la poudre magique dans les doigts et je la partage avec mes ouvriers qui deviennent de plus en plus spécialisés». Un contrôle strict de la qualité et un niveau professionnel pour pouvoir suivre la qualité exigée par le marché international. Mais aussi et surtout «de la patience et de la passion, durant ces six dernières années». Et un humanisme naturel, car Maryse ne fait travailler que des handicapés qui peuvent faire le travail chez eux, sans avoir à se déplacer. «Je préfère ne pas en parler. C’est quelque chose entre Dieu et moi.» Restent enfin tous ces modèles, découverts aux différents Salons de prêt-à-porter. Ils vont du tong basique à une pièce d’art, où, comme l’a souligné un de ses clients, l’on sent qu’il y a une âme derrière chaque création. Cette année, au Salon de prêt-à-porter de Paris, le stand de Bijou de pied sera habillé de fleurs et de papillons. Huit thèmes et des milliers d’accessoires utilisés, du cristal au cuir et au bois, le tout pour les pieds de ces dames. Bijou de pied, c’est en effet une histoire de passion et de patience, et l’histoire d’une belle réussite, tant humaine que professionnelle. Carla HENOUD
Elle a un sourire qui vient de l’intérieur, un sourire tellement rayonnant qu’on peut même la voir sourire de la tête aux pieds. Maryse Hatem Nassif, artiste de vocation, est née des fourmis dans les doigts. Des poupées aux tongs et autres pantoufles, la jeune femme a trouvé sa voie. Et une renommée internationale.
Le pied d’une femme, c’est le pied! Orteils presque dessinés à...