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Actualités - OPINION

Un plan pour implants

Le plus sympa dans cette nouvelle bisbille syro-américaine, c’est que les deux parties se plaisent à mélanger les torchons et les serviettes en greffant leurs fantasmes sur la réalité. Ainsi, Washington prend les vessies pour des lampes au xénon en s’imaginant que les Syriens feront autre chose que s’essuyer les pieds sur la 1559 ; Damas, de son côté, envoie un de ses pendentifs nous expliquer à quel point son patron était tombé sous le charme du gazouillis américain, alors qu’il venait de se prendre une gamelle dans les grandes largeurs. Faut-il préciser qu’aucun des journalistes présents, transformés en collection de vases de Sèvres, n’a éclaté de rire ? Il y avait pourtant de quoi. Quant aux Libanais à qui l’on n’a rien demandé, ils donnent quand même leur avis par le truchement d’une palanquée de ministres, lesquels se croient obligés pour la circonstance de prendre la mine compassée de ceux qui sont investis d’un pouvoir discrétionnaire. S’accrochant à la branche dont on fait les plus solides langues de bois, ils se lancent dans un verbiage gesticulateur d’où il ressort un scoop selon lequel nous sommes, paraît-il, indépendants. Et que, par conséquent, nous sommes libres de prolonger, rallonger, reconduire, voire embaumer et enduire l’Émile au carbone 14 jusqu’à l’ultime impératif stratégique anti-implantation. Mais chut, faut pas le dire à un autre ministre, celui du Dehors, qui en est encore à croire que les Palestiniens rentreront un jour au paradis d’Arafat. Qu’ils soient plus de 400 000, dont une truellée de clampins surarmés, qu’ils croupissent chez nous depuis plus d’un demi-siècle dans un confetti de clapiers extraterritoriaux transformés en autant de mini-Gaza ne le dérange apparemment pas. Mais gare à la naturalisation officielle avec cérémonie, distribution de passeports et petits-fours. Ça, ce serait de l’implantation et promis, juré, craché, ça ne passera pas. Comme au prochain demi-siècle Janus Obeid ne sera pas là pour respecter cet engagement, on en mesure d’autant mieux la solidité. Braves ministres, ils nous manqueront. Faut dire, à leur décharge, que c’est la confiance des Syriens qui est leur moteur. Ce qui, pour eux, est une bonne chose, car si c’était la confiance des Libanais, le moteur serait déjà depuis longtemps à la casse. Gaby NASR
Le plus sympa dans cette nouvelle bisbille syro-américaine, c’est que les deux parties se plaisent à mélanger les torchons et les serviettes en greffant leurs fantasmes sur la réalité. Ainsi, Washington prend les vessies pour des lampes au
xénon en s’imaginant que les Syriens feront autre chose que s’essuyer les pieds sur la 1559 ; Damas, de son côté, envoie un de ses...