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Actualités - OPINION

La musique libre

Le quatrième festival de musique, improvisée libre « Irtijal », qui s’est tenu à Beyrouth du 20 au 23 août, confirme l’activisme culturel d’une certaine jeunesse libanaise. Loin du bruit assourdissant des boîtes de nuit et autres plages à la mode, des personnes se sont rassemblées pendant quatre jours autour de musiciens improvisateurs libanais et étrangers. Ici, l’académisme des mélodies cède la place à l’émotion brute que dégage l’harmonie des sons. Des instruments, des matériaux divers et de l’électronique véhiculent une musique libre de toute contrainte, et une communication purement sensorielle s’établit entre le groupe de musiciens et le public. Certains parleront de transgression des règles admises, mais peut-il y avoir art sans transgression ? Je pense par exemple au cinéma, notamment au Chien andalou de Buñuel ou à certains films de Godard. Là encore, l’évolution artistique ne s’est effectuée que dans la lutte (parfois politique) et dans la remise en question des anciens codes de narration. La musique improvisée libre, influencée sans doute par le Free Jazz, ne prétend pas pour autant annihiler l’héritage des courants musicaux qui l’ont précédée. Elle explore une autre voie, celle de la recherche d’une émotion matérielle, éphémère, presque primitive, dépourvue en tout cas de tout artifice. C’est une musique des sens, et c’est en cela qu’elle a une vocation d’universalité, ce que Georges Bataille appelle « la connaissance émotionnelle commune et rigoureuse ». C’est aussi une musique difficile à accepter dans un premier temps parce qu’elle suppose une « expérience intérieure » dépouillée de toute influence culturelle ou intellectuelle et sollicite presque un retour à un état de pureté instinctive. En espérant que ce festival soit plus médiatisé dans l’avenir pour faire découvrir cette musique non élitiste à un plus large public, je me permets de féliciter les organisateurs pour leur talent et leur détermination. Marc KALOUSTIAN
Le quatrième festival de musique, improvisée libre « Irtijal », qui s’est tenu à Beyrouth du 20 au 23 août, confirme l’activisme culturel d’une certaine jeunesse libanaise.
Loin du bruit assourdissant des boîtes de nuit et autres plages à la mode, des personnes se sont rassemblées pendant quatre jours autour de musiciens improvisateurs libanais et étrangers. Ici,...