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Actualités - RENCONTRE

Rencontre - Deux mètres et vingt-sept centimètres, tel est son nouveau record du Liban Jean-Claude Rabbat aux JO d’Athènes (photo)

Il ne suffit pas d’être grand et léger pour prétendre effacer des barres perchées à des hauteurs où l’on ne s’aventure normalement qu’à l’aide d’un escabeau. Car en réalité, le saut en hauteur est essentiellement un art du calcul et du compromis. L’athlète prend alors des airs d’alchimiste qui apprivoise, transforme, modèle et exploite une certaine forme d’énergie ainsi que la vitesse, pour élever son corps au-dessus de la barre. Au tournoi annuel organisé par le club Ansar, il y a 2 semaines, Jean-Claude Rabbat, du haut de son 1,88 m, a pulvérisé le record du Liban qu’il détenait déja (il avait réalisé 2,25 m en 2000) avec un « envol » à 2,27 m. Avec cet exploit, l’athlète du club Maristes de Champville s’est ouvert les portes des Jeux olympiques d’Athènes... « L’Orient-Le Jour » : Qu’avez-vous ressenti après avoir battu le record du Liban, il y a 2 semaines ? Jean-Claude Rabbat : C’était une sensation énorme. Un grand bonheur de voir se concrétiser tous les efforts de mes entraînements de la saison. J’aurais voulu évidemment pouvoir sauter les 2,31 m (qu’il a tentés par la suite), mais je n’étais plus concentré à 100 %. J’étais déjà très content du résultat. O-J : Vous attendiez-vous à battre le record ? J-C. R. : Mon objectif minimum à Ansar était de réussir une bonne performance. Mais je ne cache pas que mon entraîneur, M. Doru Crisan, et moi espérions que je saute plus haut que 2,25 m. Franchement, je ne m’attendais pas à battre ce record aussi tôt dans la saison. Mais je savais que si ce n’était pas pour ce jour-là, ça serait pour le prochain tournoi. O-J : Ces résultats sont donc de bon augure pour le reste de la saison... J-C. R. : J’ai la capacité de faire encore mieux que 2,30 m, et j’attends impatiemment les prochaines compétitions internationales pour pouvoir me frotter à d’autres athlètes de mon niveau. Le Comité olympique libanais et la Fédération libanaise d’athlétisme ont financé quelques voyages. Mais faute de budget, je devrais me contenter de 4 ou 5, au lieu d’une quinzaine. Je vais donc profiter de cette interview pour lancer un appel pour bénéficier d’un sponsor. O-J : Est-ce que vous aurez une préparation spéciale en vue d’Athènes ? J-C. R. : Nous sommes à la mi-saison sportive, et mon coach augmente progressivement l’intensité de mes entraînements. Si je continue à ce train, je serais prêt pour les Jeux. O-J : Comment expliquez-vous votre réussite ? J-C. R. : À mon mental et ma persévérance tout d’abord. Cette année, je réalise ma première saison sérieuse avec une dizaine d’entraînements par semaine au club de Champville et à la Cité sportive. Je complète ensuite mes entraînements par des séances de musculation au club Décathlon afin d’améliorer ma masse musculaire. J’aimerais ensuite remercier mon entraîneur, M. Doru Crisan, et le président du club Maristes de Champville, M. Raymond Behlock, pour leur soutien. O-J : Dans quel état d’esprit attaquez-vous les Jeux d’Athènes ? J-C. R. : Avec 2,27 m, je réalise une des meilleures performances internationales en compétition outdoors de cette saison. La quatrième, je suppose. Je peux donc logiquement espérer me classer parmi les finalistes à Athènes... Propos recueillis par Guy SALMÉ Carte d’identité sportive Nom : Jean-Claude Rabbat Date de naissance : 12 juillet 1977 Sport : athlétisme/saut en hauteur Club : Maristes de Champville Meilleure performance : 2,27 m au tournoi annuel organisé par le club Ansar en 2004 (record du Liban).
Il ne suffit pas d’être grand et léger pour prétendre effacer des barres perchées à des hauteurs où l’on ne s’aventure normalement qu’à l’aide d’un escabeau. Car en réalité, le saut en hauteur est essentiellement un art du calcul et du compromis. L’athlète prend alors des airs d’alchimiste qui apprivoise, transforme, modèle et exploite une certaine forme d’énergie...