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Actualités - CHRONOLOGIE

Municipales - Pharaon appelle au vote massif en faveur de la liste parrainée par le Premier ministre Hariri en quête d’un plébiscite à Beyrouth

La bataille municipale de Beyrouth, demain dimanche, s’annonce rude pour Rafic Hariri. Non pas que l’opposition – réduite pour la circonstance à une mince coalition regroupant aounistes, wakimistes et communistes avec quelques indépendants – soit en mesure de l’emporter ou même de menacer l’énorme machine mise en place par et pour le Premier ministre. M. Hariri doit en effet compter avec un autre adversaire, autrement plus redoutable : l’abstention. Théoriquement, un peu plus de 400 000 électeurs (240 000 musulmans et 170 000 chrétiens) sont appelés aux urnes dans la capitale pour élire 24 conseillers municipaux et une armée de moukhtars. L’enjeu, pour le Premier ministre, est non seulement de battre l’opposition – ce qui, avec la supercoalition qu’on lui a minutieusement confectionnée, ne devrait pas être difficile – mais de réunir sur « sa » liste le plus de voix possible. En d’autres termes, de se faire plébisciter pour contrer les tentatives visant à l’empêcher d’engranger un triomphe. Pour cela, il devra au soir du 9 mai d’une part comptabiliser plus de voix proprement « haririennes » que l’addition de toutes celles qui lui seront apportées par les autres wagons du TGV, et d’autre part, s’assurer du respect de la parité chrétiens-musulmans, faute de quoi tout l’équilibre sur lequel repose le système Hariri risquerait de s’effondrer. Or, traditionnellement, l’électeur beyrouthin (pas seulement chez les chrétiens) est connu pour sa paresse le jour des élections, voire son désintérêt pour la chose publique. Et ce ne sont pas les grandes manœuvres qui ont précédé le scrutin ces dernières semaines qui sont de nature à le pousser à davantage de participation. M. Hariri sait cela, lui qui bat le pavé depuis la proclamation de « sa » liste pour convaincre les électeurs à voter en masse le 9 mai. Hier, le Premier ministre a reçu sur ce point le soutien de l’un de ses principaux alliés chrétiens, Michel Pharaon. « Le vote est un devoir national dans un pays fier de sa démocratie », a souligné le député de Beyrouth devant les membres de la liste haririenne qu’il a reçus hier à son bureau à Achrafieh. Qui plus est « le vote précisément en faveur de cette liste », a poursuivi M. Pharaon, parce qu’il s’agit aussi, selon lui, d’un « devoir national » et parce que « tout déséquilibre qui toucherait cette liste aurait des répercussions négatives sur le climat beyrouthin et national ». Mais l’abstention est aussi, pour des raisons différentes bien sûr, l’adversaire de l’opposition. Le général Michel Aoun, qui a pour principal souci de jauger son poids politique dans la capitale mais surtout de montrer qu’il est, pour le moins, capable d’y jouer un rôle de trublion face aux forces qui tiennent la ville, a ainsi solennellement invité hier les Beyrouthins à se mobiliser en masse en faveur de la liste conduite par Khaled Daouk. Quant à Najah Wakim, il a abondé dans le même sens sur la LBCI, en faisant valoir la nécessité de dégager le conseil municipal de Beyrouth de « l’emprise du pouvoir », un pouvoir qui, selon lui, est indissociable. Sur ce point précis, l’ancien député croit pouvoir affirmer que, la semaine prochaine, un dîner réunira à Baabda le chef de l’État et le Premier ministre, au cours duquel un accord sera conclu pour un amendement de la Constitution « en vue de la prorogation des mandats du président de la République, du chef du gouvernement, du président de la Chambre, du système tout entier et de la crise libanaise ». Dans la Békaa, qui doit également voter dimanche 9 mai, les batailles en perspective semblent, du moins pour certaines, plus équilibrées qu’à Beyrouth. Ainsi en est-il à Zahlé, où une liste soutenue notamment par le ministre d’État Khalil Hraoui a l’intention de contester la suprématie des Skaff. En terre chiite, les tentatives de fédérer Amal et le Hezbollah ont finalement échoué. Sauf dans la ville même de Baalbeck, où une forte présence sunnite risque de brouiller les cartes, le parti de Dieu – et de Hassan Nasrallah – est en mesure de rafler la mise, grâce notamment à de judicieuses alliances, notamment à Chmestar, avec Hussein Husseini. E.F.
La bataille municipale de Beyrouth, demain dimanche, s’annonce rude pour Rafic Hariri. Non pas que l’opposition – réduite pour la circonstance à une mince coalition regroupant aounistes, wakimistes et communistes avec quelques indépendants – soit en mesure de l’emporter ou même de menacer l’énorme machine mise en place par et pour le Premier ministre.
M. Hariri doit en effet...