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Actualités - CHRONOLOGIE

Bkerké - Le député de Tannourine, Farès Boueiz et Massoud Achkar ont été reçus par Sfeir Harb : La désunion dans les rangs a eu raison de l’opposition

Les élections municipales ont dominé hier les audiences du patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, qui a reçu hier le ministre de l’Environnement, Farès Boueiz, dont la liste, coparrainée par le député Farid el-Khazen, a triomphé à Jounieh, puis le député Boutros Harb et M. Massoud Achkar. M. Boueiz a indiqué que l’entretien avait porté sur la symbolique politique des résultats des élections au Mont-Liban, notamment en ce qui concerne l’unité de l’opposition ou le rôle de l’État. Il a rappelé que même si « l’attention du pays tout entier est actuellement reportée sur ces élections, il reste que la situation n’a pas changé, notamment au niveau de la crise économique et financière qui traverse le pays, et au niveau de la crise régionale qui bat son plein, notamment en Irak et en Palestine ». M. Boueiz a indiqué qu’il s’attendait que les choses ne changent pas avant l’élection présidentielle aux États-Unis, et avant que la situation ne se décante en Israël, notamment en ce qui concerne les plans du Premier ministre israélien Ariel Sharon. « Il est désolant pour nous, qui considérions que les projets de Sharon constituaient le plus haut degré d’extrémisme, d’apprendre qu’il y a des personnes, au sein du Likoud, qui font de la surenchère sur la politique de Sharon en refusant le projet, d’ailleurs mauvais, de ce dernier, et en s’opposant d’une manière radicale à un retrait de Gaza ou de la Cisjordanie. Il s’agit d’un signe très dangereux, parce que cela ne saurait advenir si les Israéliens n’étaient pas aussi confiants concernant le soutien absolu que leur accordent, en toutes circonstances, les États-Unis », a poursuivi M. Boueiz. Concernant l’élection présidentielle, M. Boueiz a estimé qu’il ne pense pas que les candidats doivent nécessairement annoncer un programme ou même leur candidature. Boutros Harb Le patriarche maronite a ensuite accordé audience au député Boutros Harb, avec qui il a évoqué les raisons qui se cachent derrière les résultats des élections municipales défavorables à l’opposition. « Personnellement, je pense qu’il n’est pas possible de mener des élections municipales en faisant usage de grands slogans nationaux, notamment à l’heure où l’opposition n’est pas réunie dans des listes communes », a indiqué M. Harb. « Par ailleurs, il est impossible de donner aux municipales dans toutes les régions un aspect politique, comme certains ont cherché à le faire », évoquant l’importance de l’aspect familial. « D’autant plus que, dans certaines régions, il n’y avait pas de symboles du pouvoir ou de l’opposition, et qu’il n’y avait pas, par conséquent, de possibilité de confrontation entre les programmes de ces deux forces », a-t-il poursuivi. « Il est à noter que certains opposants ont limité leur souci au fait de livrer bataille contre d’autres opposants, au lieu de faire face au pouvoir et à ses symboles », a estimé M. Harb, dans une allusion à peine voilée au général Michel Aoun. « Les critiques qui ont été adressées par certains opposants à d’autres ont été à la base d’une division dans les rangs et d’une débandade au niveau de l’opinion publique. Elles ont fait chuter les principes qui auraient pu servir de base à une bataille politique à travers les municipales », a-t-il souligné. M. Harb a estimé qu’il fallait quand même nuancer les résultats des élections, « lesquelles ne sauraient supporter une interprétation démesurée », notamment en ce qui concerne l’opinion des Libanais concernant la gestion des affaires du pays. « Cette interprétation que certains cherchent à imposer, selon laquelle les Libanais sont désormais satisfaits de la situation et de la gestion du pouvoir, est erronée. Le mouvement de contestation est en marche, et la revendication en faveur d’un changement est toujours stable au sein de la société libanaise. L’opposition à la politique du gouvernement est énorme. Mais il faut admettre, par contre, que les leaders de l’opposition ont échoué à diriger les élections municipales au Mont-Liban. Ils assument la responsabilité de ce fiasco. C’est pourquoi ils doivent tirer les leçons de ces élections au lieu de se rejeter la responsabilité de l’échec », a-t-il ajouté. Et M. Harb d’ajouter qu’au Liban, les familles sont plus puissantes que les partis, les slogans et les batailles politiques, en minimisant les répercussions des élections sur la situation politique du pays. Il a ensuite rejeté le fait de classer les Libanais entre « opposants » et « loyalistes » et entre « patriotes » et « traîtres ». Le député originaire de Tannourine a enfin rejeté toute prorogation ou reconduction du mandat Lahoud ou tout amendement constitutionnel, plaidant en faveur d’une élection présidentielle, dans la mesure où l’absence d’une telle élection, a-t-il dit, aura un impact considérable sur l’aspect démocratique du régime libanais. Massoud Achkar Mgr Sfeir a enfin reçu M. Massoud Achkar, l’un des anciens compagnons du président martyr Béchir Gemayel. Les deux hommes ont évoqué les prochaines élections à Beyrouth. M. Achkar a estimé que « l’opposition a réussi là où elle a réussi à unifier ses rangs » au Mont-Liban. « Nous appuyons l’appel lancé par le patriarche maronite en faveur d’un vote massif, même si nous estimons que la loi est inique et qu’elle défigurera la bataille électorale, aussi bien législative que municipale », a-t-il ajouté. M. Achkar a enfin appelé les Libanais, et plus précisément les chrétiens, « à éviter les fuites en avant et à voter pour les candidats qu’ils jugeront valables ».
Les élections municipales ont dominé hier les audiences du patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, qui a reçu hier le ministre de l’Environnement, Farès Boueiz, dont la liste, coparrainée par le député Farid el-Khazen, a triomphé à Jounieh, puis le député Boutros Harb et M. Massoud Achkar.
M. Boueiz a indiqué que l’entretien avait porté sur la symbolique politique...